Biohazard Montpellier 14 juillet 2015

[RBD]

Cette année le Festival d'été de la TAF, "See You in the Pit", est très axé HC old-school. Coincé entre Soulfly la veille (j'ai déjà donné, merci) et Merauder (pas assez motivé) le lendemain, Biohazard revenait deux ans après une première tournée estivale méchamment remontée. Ce groupe avait beaucoup compté dans mes jeunes années de Métalleux novice, car il avait une réelle importance dans les 90's et son côté plus Metal que les autres groupes leur ouvrait une large part de public de ce côté en plus du NYHC.
Mais quand j'arrivais à la Secret Place NEMESIS terminait son set. Ce jeune groupe, pour ce que je peux dire d'un titre final incomplet, fait du HC vieille école à un niveau encore débutant instrumentalement. En plus en jouant dehors, il leur fallait couvrir le chant des cigales (véridique !). Le public était un peu plus nombreux que la fois dernière, pas des gamins dans l'ensemble, et reflétait bien la dualité de la fanbase de la tête d'affiche.

La pause fut longue avant que, dedans, ne démarre UNFIT. Le quintet Marseillais vient très souvent ici mais n'étant pas trop ma came, ça remontait à bien longtemps entre nous. Là c'est du pur, de l'Old-School mâtiné de Oï et pas seulement à cause des crânes rasés. Ça jouait pas mal, il y avait quelques riffs qui accrochaient l'oreille, l'imposant chanteur sur la petite scène n'avait pas à forcer son timbre ni son humour tout marseillais (on aime ou pas, moi j'apprécie). La batterie dominait sensiblement le tout au mixage et surtout, elle faisait beaucoup de roulements et peu d'accélérations. Ce choix de compositions explique que la fosse n'a jamais vraiment démarré, laissant une impression de mollesse paradoxale par rapport à l'intégrité évidente du groupe. Mais dans ce style, on sait que cette dernière qualité compte énormément.

BIOHAZARD vint enfin nous refaire, pour résumer, le même topo qu'en 2013 avec un set complètement axé sur les trois premiers albums, entamant avec "Chamber Spins Three" et "Wrong Side of the Tracks" qui mirent le pit en folie pour une heure malgré quelques problèmes de branchement de la guitare de Billy. C'est jouissif d'avoir autant d'énergie à donner après toutes ces années et une carrière qui a eu ses moments difficiles. Et ça saute en tournant sur soi-même comme à l'époque, et ça grimpe sur la grille basse de séparation, le tout sans rien perdre en maîtrise ni en agressivité. Il faut dire aussi qu'ils ont toujours privilégié un son fort et propre, très Metal.
Cette influence est claire aussi avec ces compos parfois longues, élaborées et complexes sous l'influence du meilleur Thrash. Si Biohazard a pu être aussi important naguère, c'est qu'il y a d'excellentes compos qui ne pouvaient laisser les Métalleux de cette génération indifférents. Redécouvrir "Punishment", "Urban Discipline", "How It Is" et "Tales From the Hard Side" totalement Hip-Hop, "Down for Life", "Love Denied"… que je connaissais par cœur au siècle dernier et que je retrouvais comme de vieux amis trop longtemps délaissés me reparlant de choses qu'eux seuls savaient… Aucun des nombreux samples n'était omis. Graziadei assume seul la communication même si les chœurs sont très fréquents et les vocaux partagés avec le bassiste. C'est un leader intelligent et fin, ça se sent dans ses propos bien au-dessus du Tough Guy de base, son regard et son humour, sa conviction intacte. D'ailleurs il donnait tout ce qu'il sait en français, soit plus que le frontman Américain moyen. Que ce soit en rythmique avec Schuller qui tape fort et juste aussi bien dans les grandes lignes droites Thrashy que pour faire des breaks virtuoses ultra Hip-Hop à l'ancienne ou n'importe quel effet, ou sur les soli impeccables de Hambel, Biohazard envoie juste et fait mal.
L'heure est passée sans qu'on s'en rende compte, ça tournait à l'étuve et moi-même j'ai bougé plus que d'habitude. Si "Hold my Own" semblait clore le set dans le respect de la tradition, un rappel réellement imprévu fut accordé avec un "Five Blocks to the Subway" encore plus incisif que sur album (Billy a pu s'amuser sur le cri du début).

Je suis reparti de là, j'avais vingt ans. La facette coreuse que j'avais eu dans mes premières années métalliques s'était réanimée le temps d'un soir.

Malheureusement je ne pourrai pas faire plusieurs autres soirs du festival, mais la prochaine étape aussi va faire très mal le mois prochain…

[pyofan]

ahhhh merci pour le report !!

ça m'a donné l'envie de regarder un bon Tera Patrick... oups, non mais de ressortir un Urban discipline des familles !

Punishhhhhhmmmmmennnntttt !!!!!!