Dismal – Izegrim - Aes Dana – The Monolith Death Cult - Hate – Setherial – Hatesphere- BELPHEGOR
Samedi 19 Juillet 2008 – Méan (Belgique)
Les Frenchies débarquent chez nos amis les Belges ! Aujourd’hui, c’est la 4e édition du Métal Méan avec une compétition de groupes amateurs dès 10h le matin, et les « pros » qui envahissent la scène vers les 14h. 1H40 de route plus tard (un seul radar sur 170 km, merci les frites !), nous voilà dans le micro village de Méan, quelques vaches et quelques papys qui selon le bourgmestre (comprendre le maire) sont terrorisés et veulent impérativement la fin des hostilités à minuit.
Exit Dismal et les belles nanas de Izegrim, nous arrivons pour le set d’Aes Dana. Les Parisiens très païens nous balancent une petite demi-heure environ de leur « celtic pagan black metal », avec flute et tout ce qui s’en suit. Le public réagit plutôt bien, et le sextet semble heureux de jouer ici. Envie de faire la fête avec leurs rythmes entraînants, certains sont déjà bien imbibés pour le goûter. D’autant que l’orga a décidé d’offrir une bière gratuite à ceux qui ramèneraient 50 gobelets vides. Inutile de vous dire les crevards qui rampaient au sol pour chercher les précieux graals haha.
17h25. J’attendais avec impatience cette heure pour voir débarquer The Monolith Death Cult. Le tour sur myspace m’avait laissé une forte impression avec leur supreme avant-gardiste death metal comme ils disent ! Premier morceau, une longue intro assommante sur gros riffs ultra pachydermiques, mouais bof. Deuxième titre, le fameux ‘’Wrath Of The Ba’ath’’ et son cri entêtant à la All Blacks du début et une batterie de barbare qui vient se poser dessus, suivi d’un riff death metal. Ouh la claque ! Original, puissant, mais desservi par un son horriblement trop fort et brouillon qui gâche la subtilité planquée derrière cette bouillie sonore.
Troisième titre passe aussi, mais moins entraînant. Et après, c’est la cata. Des compos à rallonge, où en plus le gratteux gueule sur son claviériste. Des solos parfois foirés sur toute la ligne, du linéaire malgré une volonté de bien faire, et surtout ce son atroce. Les Bataves ont la tête haute et le cou à la George Fischer (sic), balancent la purée mais je n’accroche pas. Argh.
Pause bière !
Des mecs en robe, tout peinturlurés de corpse-paint affreux. Ouah, mais qui ça peut-être ? Pas Setherial quand même ! Eh ben non, ce sont les Polonais de Hate qui vont nous servir un black-death massif qui détruit tout sur son passage. Le pit se réveille enfin pour finir en piscine de boue et accueillir le groupe qui vient défendre son dernier né Morphosis. Seule date belge pour cette année, et ça se voit. Piochant aussi dans le succulent Anaclisis pour mon plus grand bonheur, Hate a la facilité de verser dans la veine de Behemoth (même look, même maquillages, parfois même riffs) mais a le don de se mettre le public en poche. Et surtout de se la jouer rouleau-compresseur avec des titres énormes en live, encore plus violents grâce à Hexen qui excelle derrière les fûts. Du grand art, tout en finesse ! Première grosse claque.
Fameuse pause bière (on croisera même le chanteur de Monobite Death Cult, queue à l’air entrain de pisser dans l’entrée, sympa)et sandwich à peine digéré, on se poste au premier rang pour Setherial. Honnêtement, à part apocalypse et bulldozer, je ne vois pas d’autres mots pour résumer le set. Les Suédois qui jouent en Belgique depuis bien des lustres arrivent, corpse paint, fardés de faux sang, aucun sourire. 45 minutes de black haineux, violent, où le pit se transforme en véritable fournaise, pogos, slams, headbanging, tout y passe. Un seul regard qui croise celui de Kraath, et c’est le frisson, un sentiment de mal être tellement le suédois a l’air détestable.
Jamais vu un concert de black aussi méchant ! Le public se plie sous les hurlements de Infaustus, lui bouffe dans la main. En retour, on aura droit à un extrait du prochain album qui oscille entre passages assez lents, et tambourinages extrêmes, avec le chanteur qui crache une giclée de sang dans le public. Effet garanti ! Sans conteste l’un des meilleurs concerts de black de ma vie.
Les Belges savent faire la fête. Tout le monde boit et mange ensemble, un mec en tutu rose débarque même complètement bourré dans un pogo, et la fosse ressemble à une pataugeoire. La soirée est déjà presque finie, que l’avant dernier groupe foule les planches. Les danois de Hatesphere sont accueillis chaleureusement. Etonnant de les voir jouer d’ailleurs avant Belphegor !
Perso, ça n’a jamais été ma tasse de thé ce genre de mélange hybride entre thrash moderne, death et riff couillus. Du mix de tout, du coup on ne sait jamais qualifier le genre (eux non plus d’ailleurs puisqu’ils se qualifient de « pure fuckin danish metal » okayyy). Bref, cela étant, on ne peut pas nier que le groupe se démerde plus que bien sur scène. Le nouveau chanteur de 19 ans ( ! ) se démène comme un diable, tout comme les autres zikos visiblement très ravis d’être ici, avec une tonne de merci et compagnie.
Ca riffe couillu ça et là, limite pompé sur The Haunted, bien que le chant soit vraiment monotone, mais c’est le style qui veut ça. Très bon moment quand même.
Ils étaient coincés dans les bouchons, et visiblement quand ils arrivent devant le public, ils ont eu le temps de déboucher quelques bouteilles : Belphegor arrive sous les acclamations de la foule. Le « présentateur » annonce même le groupe, avec qui « ils sont en pourparler depuis un an ». Quelle classe ! Les autrichiens avaient d’ailleurs voulu passer avant Hatesphere, mais ils se retrouvent propulsés en tête d’affiche. Le reste de l’histoire semble assez sombre .
Je les avais vus il y’a un an à la fête de la musique de Thionville (si si !), alors je ne m’attendais pas à grand-chose de neuf. Mais bordel quel uppercut ! Les morceaux de Lucifer Incestus tabassent, ceux de Pestapokalypse écrasent tout et les bébés du nouveau Bondage Goat Zombie prouvent que brutalité et passages mid-tempo peuvent foutre la trique à n’importe quel chevelu.
Dans la fosse, c’est un immense bordel, tout le monde se vautre dans la boue sous l’œil amusé d’Helmuth qui a l’air…imbibé ? Belphegor et l’art de mixer le black et le death, avec des solos absolument ravageurs, du blast genre qui te dégomme les gencives, et le tout joué à la perfection. Encore meilleur que meilleur, de la violence à l’état pur.
Et minuit quatre pile, boum fini. Pas de rappel, le bourgmestre ne serait pas très content ha !
Au final, un grand merci aux organisateurs et bénévoles, parce que ça à un tel prix, putain c’est du festoche ! La Belgique, c'est les frites, aucun flic prêt à dégaîner son radar, des filles ultra canons, et des vaches. J'aime!
, l'année prochaine je materai l'affiche de ce metal mean de bien plus près.
