Wargasm – Honey For Christ- Resistance- Destinity – Sublime Cadaveric Decomposition – SEVERE TORTURE – SINISTER
Samedi 12 Janvier 2008- Rossignol BELGIQUE
Bien belle affiche aujourd’hui qu’ils nous ont préparé nos amis Belges ! Eclectique, le Night Metal Fest a déjà connu 4 petits frères et cette 5ème édition réunit 10 groupes (nous ne les verrons pas tous) Français, Belges, Néerlandais et Irlandais. Que du bon en Europe,j’vous dis !
Bref, arrivés un peu en retard (l’ouverture se faisait à 14H, argh !!!), nous arrivons dans la petite salle où Aktarum vient de déposer les armes. Trèves de blabla, c’est donc Wargasm qui enchaîne sur un terrain qui n’est pas franchement conquis d’avance. Public mou, peu réceptif, et peu nombreux d’ailleurs, les Parisiens distillent leur black «épique » avec pourtant l’envie de bien faire et de faire remuer le public. Musicalement, ça tient la route et c’est même plutôt bien couillu, dommage que les gaillards qui reviennent du Wacken jouent devant si peu de monde et si tôt. Douche froide après le chaud de cet été ?
Ils ne sont pas roux, ils n’ont pas franchement l’air de se partager leur pays entre protestants et catholiques (à vrai dire, je pense qu’ils s’en branlent), ce sont donc les Irlandais de Honey For Christ qui viennent nous foutre la petite branlée de 18H. Y’a des groupes comme ça, ils n’ont pas besoin d’être 6 sur scène pour assurer. Ils sont trois et nous envoient une demi heure de « raw fuckin heavy metal » comme ils disent avec leur accent incompréhensible. La première partie du set est axée rapide, et vieux titres, tandis que la fin du set se radoucit avec ces chansons, mélange entre The Old Dead Tree et Katatonia. Du chant clair (juste, qui plus est !), sur arpèges mélodiques qui débouchent sur un gros refrain pachydermique et planant. Très très bon groupe, à revoir d’urgence !
C’est à Resistance d’enchaîner, un groupe local qui pratique ce fameux « deathcore », ou plutôt du gros hardcore aboyé aux rythmiques death. Mais pas d’bol, c’est aussi l’heure de manger. Hop, on prend la voiture pour s’arrêter dans la pire cabane à frites que vous ayez jamais vue ! Un peu comme un remake de Massacre à la Tronçonneuse, une caravane perdue au milieu de nulle part, où Dédée va nous filer « à manger ». Un steak ORANGE dans deux bouts de pain. Merde.
Après un risque d’intoxication alimentaire, on retourne dans le bled paumé ! Oui, car les Belges en plus d’avoir des nanas canons, laissent aussi une sortie libre tant qu’on a le petit tampon. Les « toute sortie définitive » bien lourdasses françaises n’existent pas ici.
J’attendais beaucoup beaucoup de Destinity, les Lyonnais m’ayant foutu une monstrueuse mandale il y’a quelques temps avec Mortuary. Pourtant, force est de constater que l’effet de surprise n’est plus le même. Et c’est bien dommage, car la « thrashened extrem music », comme ils ont pris l’habitude de l’appeler, est d’une perfection irréprochable sur scène. Les riffs s’entrecroisent et fusent à tout va, ça tabasse sévère sur les fûts et Mike ne cesse de bondir partout. Mais, le public ne semble pas vouloir bouger de la tignasse, ce qui a le don d’exaspérer le chanteur en question. Ca reste désespérément mort quand il réclame du circle pit et du headbanging, alors du coup, le soufflet retombe.
En plus, le point qui me chiffonne dans cette affaire, c’est ce recours à des voix claires et très mélodiques mais qui ne semblent pas venir de Mike lui-même. Playback ? Bande son ? Mouais. Sinon, Destinity enchaîne les titres les plus véhéments du petit dernier The Inside en n’hésitant pas à recourir aux tubes de Synthetic Existence. La bonne surprise viendra de cette reprise d’Amon Amarth après les hurlements « Vous aimez le putain de death suédois ??? », auquelle pas grand monde s’attendait. Bon point. Pour le reste, mitigé et j’en suis le premier désolé.
Et là mes aïeux, croyez-moi que la triplette de la soirée va absolument tout dévaster. Et quand je dis tout…
Première rafale avec Sublime Cadaveric Decomposition. Alors là… Oubliez tout ce que vous savez de la violence, de la hargne et de la brutalité. Si vous pensiez avoir tout vu sur scène, allez voir SCD. Parce que même pour les balances, on a droit à un cri inhumain pendant 10 bonnes secondes non stop. A filer la chair de poule. Les mecs sont habillés à la cool, rouflaquettes pour le premier, coupe BCBG pour l’autre, tranquillou et peinard. Mais bon dieu, l’habit ne fait pas le grind ! Et là c’est parti : 40 minutes de boucherie, 40 minutes avec cette impression savoureuse de se manger un casse-dalle au bulldozer, mais le bon qui colle entre les dents. Pour moi, j’ai rarement vu autant d’intensité sur une scène, rarement vu des musiciens autant prendre leur pied, serrer les mains, remerciant le public à tout va, sautant partout.
Un massacre, un vrai tabassage dans les règles de l’art, où le public devient littéralement dingue. Parce que dans le pit, ça bouge carrément plus. Et bouger est un bien doux euphémisme pour… un gros bordel, quoi !
Un carnage, du broyage de neurones, de l’uppercut dans tes dents. Tout, tout, tout, appelez cela comme vous voudrez, S.C.D a balancé de loin le meilleur set de tout le festival, et ils seront les seuls à faire un rappel sous les acclamations du public. Chapeau, c’est tout.
Ca va être dur d’enchaîner, mais Severe Torture va relever le défi haut la main. Venus défendre fièrement leur petit bébé Sworn Vengeance, les bataves vont prouver que brutalité rime avec…brutalité ! Pour ceux qui ont aimé le dernier, des tueries genre ‘’Dismal Perception’’ passent tout seul et arrachent deux trois dents au passage. Pour ceux qui préféraient l’ancien, celui qui tâche, on avait aussi droit au succulent ‘’Feces For Jesus’’ par exemple qui réussit toujours l’épreuve du live. Bref, du romantisme cannibal-corpsien. De la double pédale et des gros riffs de bûcherons, qui ont assommé tout le public, les Pays-Bas ont enfanté un monstre du death brutal !
Le gros point positif, c’est encore cet enthousiasme ; Severe Torture est ravi d’être là, toujours tout sourire (oui les gros méchants, ça sourit) à serrer des mains, remercier le public en français s’il vous plaît ! Dommage par contre pour le son, qui lui était une torture sévère pour nos oreilles. Vive les boules quies… Comme quoi, cette musique n’est pas que death dans l’appellation.
En gros, du lourd, du très lourd, du bon, du très bon. Deuxième rafale pour un groupe qui mérite bien plus que le nom de clone de Canniboul.
Enfin, malgré un public qui semble bien plus parsemé et éreinté (les cadavres alcooliques sont déjà bien nombreux, accoudés au mur et non au bar), Sinister va mettre tout le monde d’accord sur le fait qu’ils font partie des grands du death.
Avec leur set très axé sur le burné « Afterburner », Sinister n’en oublie cependant pas les classiques. Car c’est ce qui fait le plus d’effet au public un peu plus mou (après les deux torgnoles prises en 2h) : ‘’Cross The Styx’’ fait l’effet d’une bombe ! Les Néerlandais vont nous filer une heure de hits et du death comme on l’aime, bien suintant avec des riffs à faire pâlir n’importe qui. Parce que putain qu’ils sont bons ! Comme quoi on peut foutre l pâté avec seulement un guitariste. Et cette basse, si caractéristique du son Sinister, archi claquante et qui bourdonne dans le bas du ventre, argh !
Là aussi, troisième rafale, une heure pile et pis s’en vont (dommage d’ailleurs, vu que le public s’attendait à un dernier rappel), mais qui reste un très bon set.
Bref, plus de 10h de métôôôl, du bon et du moins bon, de la bière pas chère (1,50€, malins les belges !) et un public bourré certes, mais pas lourd comme j’en croise souvent ailleurs. Faudra juste m’expliquer comment les gamins de 16 ans pouvaient être raides bourrés après 2 groupes. Ah le métal…
AUREL
