Samedi 11 Avril 2009, Chez Paulette (Perdu à Pagney derrière Barrine)
Ca y’est, nous y voilà ! Nous allons enfin débarquer chez la fameuse Paulette, un des plus vieux pub rock metal de France, tenu par ladite Paulette. Récemment, en matière de décrassage d’oreilles, elle avait fait venir Satyricon. Le détail qui tue, c’est que Paulette est âgée de…83ans ! Et ce soir, c’est le « Black Sails over Europe Tour » qui vient se perdre dans la méga cambrousse, dans ce village de quelques habitants (563 au dernier recensement) au milieu de rien.
Mes amis arrivent en retard (hum hum !) du coup je poireaute devant puisqu’ils ont mon ticket. Adorned Brood a l’air de bien ouvrir les hostilités, et la salle gueule déjà pas mal. Dommage…
Hop, on enchaîne donc sur Heidevolk. Leur dernière prestation (dans un bar de 20m² et ses 50°C) m’avait littéralement botté le cul. Et force est de constater que les Néerlandais n’ont pas laissé leur forme aux vestiaires. Leur folk pagan metal fait mouche aux premiers riffs, et les titres phares comme « Sachsenland » ou « Krijgsvolk » et son intro à la corne sont carrément déments. L’ombre au tableau ce soir, c’est que Joris (le deuxième chanteur) est aux abonnés absents à cause de son travail. Du coup, il est secondé par un gros mastodonte qui a beaucoup de mal à tirer dans le chant juste et qui parfois, oublie carrément les paroles. A part ça, les chants « oh oh oh » sont toujours au rendez-vous, ça transpire, ça sue, ça sent le viking à plein nez, et bon dieu que c’est bon !
Peu de répit, le temps de prendre une bière et bam, les îles Féroé atterrissent chez Paulette. Tyr a la particularité d’avoir de très bons titres, mais de faire des concerts à rallonge. Que ce soit au Party San 2008 ou ce soir, le constat est le même : les 30 premières minutes sont exquises, notamment avec l’ouverture sur « Hold the Heathen Hammer High » extrait du nouvel album et son refrain ultra fédérateur. Ca chante à gorges déployées, d’ailleurs Heri et son acolyte bassiste se complètent à merveille. Le quartet débute chaque titre par un petit speech sur l’histoire viking ou encore sur la religion (le Christianisme déclenche quelques huées quand Heri introduit le morceau « Hail to the Hammer » ou certains du public brandissent leur marteau de Thor). Et puis, après…eh bien ça coince. Ce n’est pas mauvais, car scéniquement c’est parfait, Gunnar semble ravi d’être ici à chaque fois qu’il harangue le public, certains riffs cavalcades font même penser à du Maiden, quand en plus on y rajoute les refrains où le public chante. Le beau gosse Terji qui fait mouiller les culottes multiplie les poses et les gimmicks pompés sur Alexi Laiho. Mais ça devient longuet et un peu plus pesant. Reste que nous avons eu affaire à un très bon set tout de même.
Et là, la salle se vide. Apparemment, après 22h les métalleux vont hiberner… Il reste quand même un peu de peuple pour faire un triomphe à Alestorm. Et qui va sans conteste remporter la palme du concert le plus bordélique. Ca débute plutôt bien, avec un Christopher Bowes en très très grande forme qui ne cesse de balancer ses « my frrrriends » avec les R roulés. Et c’est parti pour leur « métal de pirate », oscillant entre Turisas, Balsagoth ou Korpiklaani. Ca se déchaîne, ça headbangue, ça balance du solo à tout va (du sweeping de taré qui en aurait fait baver plus d’un !), ça pue la transpi et surtout l’alcool. D’ailleurs le leader se tape un fou rire quand il annonce pour la 5e fois que « ce morceau parle de bière et d’alcool ».
Et là, c’est le drame… On avait bien vu les membres de Tyr et d’Heidevolk derrière, à se siffler des bouteilles de vodka et de whisky. Mais voilà qu’ils débarquent tous l’un après l’autre, la scène ressemble à une grosse partouze de vikings torse-nu, ça boit à foison, le bassiste de Tyr complètement éméché finit en caleçon, à montrer sa ‘stouquette à qui le veut. Il se fait emporter dans un slam, les types d’Heidevolk enchaînent et s’accrochent par les pieds aux lights, s’amusent à déranger Alestorm pendant des solos ou bloquer les cymbales, les font boire de la vodka ; Christopher descend même jouer dans le public avec son espèce de guitare-synthétiseur, bref un méga bordel. La fin sur « Wolves of The Sea » et son refrain énormissime finit en apocalypse, le bassiste de Tyr de plus en plus chancelant poussant la chansonnette et le tout finissant sous les bravos du public, et surtout une salle entière à sourire. Y a pas à dire, en temps d’crise, ça fait du bien ma p’tite dame !
Paulette nous a encore bien gâtés, un billet à 16€ à peine en prévente, et un concert de folie. A noter aussi que tous les membres des groupes étaient très disponibles (bon forcément passablement éméchés), à discuter, prendre des photos, boire, échanger leurs adresses mails ou leur myspace, signer des autographes. Chapeau bas, il n’y a pas d’autre mot.
mais musicalement c'est sur qu'ils assurent.