AC DC
Vendredi 18 juin 2010, Stade de France (Paris)
« Rendez-vous le 18 juin 2010 ». Niveau cadeau de Noël, je crois que je n’ai jamais eu mieux. Six mois après, me voilà donc au Stade de France, pour le concert d’AC DC de la tournée Black Ice (oui, encore !).
Avec le peuple un peu partout, on loupe la première partie mais on visse nos petites fesses sur les sièges du Stade de France qui accueille plus que poliment ce bon vieux Slash. Un peu comme si toute mon enfance défilait devant mes yeux : le fameux six-cordistes, si doué, avec ses soli tellement bandants. Gratte orange, chapeau sur la tronche et cheveux tout frisés, Slash a toujours la même dégaine qu’à ses débuts.
Niveau zik, c’est aussi sensiblement la même chose, un bon hard-rock des familles parfois teinté de blues, et une voix pas mal aigue, des zikos qui assurent derrière. Le gros souci ce soir, c’est que Slash est desservi par un son carrément horrible (du moins d’où je suis). Chaque bourrasque de vent emmène les douces notes de guitare dans une bouillie sonore qui fait du crouitch crouitch avec une basse trop vrombissante. Toujours applaudi, Slash est la vedette du show. Surtout quand il balance les premières notes de Sweet Child o’ Mine ou le cultissime Paradise City !! Beuglements et nostalgie dans la foule. C’est vrai que c’était le bon vieux temps…
Et soudain… c’est le drame. Ou pas en fait. Le Stade de France est plongé dans un coucher de soleil, un vent frisquet mais qui devient une tempête Saharienne quand, à 21h pile, s’allument les écrans géants. Le fameux mini-film est lancé. Un dessin-animé avec Angus en diable, entouré de bonasses, allusions sexuelles à foison, queue de diable dans la bouche et branlette de manette de frein et là… BAM tout pète à la face et les Australiens débarquent sur « Rock ‘n Roll train », une énorme loco enfumée en arrière-plan. Le son est bien meilleur, Angus et Brian pètent la forme, le reste de la troupe est un peu plus en retrait.
Pour le reste, c’est de la folie. Une set-list aux allures de best-of, même si l’on sent que les vieux morceaux déclenchent beaucoup plus l’hystérie que les nouveaux bébés. « Shoot to Thrill », « Back in Black » ou encore « Whole Lotta Rosie » avec sa méga poupée gonflable à califourchon sur la locomotive.
Sur « The Jack », la gente féminine (sur les épaules des gars) doit faire tomber la chemise et dévoiler leur soutif devant les caméras… plaisir des yeux (en général !) et huées pour celles qui n’osent pas haha. Angus nous aura lui aussi fait son petit striptease, avec un magnifique boxer estampillé AC DC sur le cul.
Pour « Hell Bells », Brian se précipite sur la cloche pour faire résonner ces fameux putains de « doooong, dooooong » et le riff déclenche les hurlements de tout le stade. « Let There be Rock » fait monter le mini guitariste sur sa petite plateforme (ce mec est infatigable !!).
Quand le rappel arrive avec « Highway to Hell », impossible de ne pas avoir de frisson, d’érection, de jouir dans son short : 65 000, 70 000 (bref le stade en entier) personnes beuglent le refrain d’une seule et même voix, tous en chœur. ENORME. En même temps, des milliers de petites cornes rouges AC DC clignotent dans le noir, je me pisse dessus.
Le dernier titre est balancé pour atteindre les 2h pile de show : le grandiose « For those about to Rock « (we saluuuuute youuuu) pendant lequel les canons pulvérisent le Stade de France, une fois encore tout le monde chante et c’est sur un dernier La que les meilleurs hard-rockeurs du monde s’en vont sous un tonnerre d’applaudissements, avec un mini feu d’artifice.
Alors oui, d’aucuns diront qu’AC DC ne change jamais la play-list, que tout est prévisible, que le show est trop calibré… mais pour les jeunes cons comme moi qui voyaient les Australiens pour la première (et sûrement dernière) fois, il n’y a qu’un mot : MAGISTRAL. Et putain, moi aussi j’veux être un cinquantenaire aussi excité sur scène. Car Angus est grand, tout simplement.
