Samedi 6 février 2010, L’Autre Canal (Nancy)
Décidemment, l’asso’ Metal Ride nous gâte ! Après la venue d’Amon Amarth en novembre dernier, c’est au tour d’autres Suédois de venir nous décrasser les esgourdes, les bien-nommés Hypocrisy. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette soirée a dérivé et a terminé plutôt…curieusement !
Mais avant que Peter Tätgren (à prononcer, Peeeeeeeeeeeteeeeeeeeeeeer avec une voix suraigüe) n’arrive, laissons place à Mortuary. Dépêchés pour remplacer les « je-fous-la-bite » Hatesphere, les Français ont une grosse demi-heure pour balancer leur gros death metal à une audience plutôt attentive et réceptive. Comme à son habitude, Patrick se démène comme un beau diable et dégueule littéralement sa colère dans le micro, et essaye de faire bouger au maximum le public. Les Nancéens ne sont par contre plus aussi fougueux qu’avant, à mon avis… Mais les titres comme (H)ate et le dernier E.N.D ont toujours ce petit quelque chose qui donne envie d’headbanger comme un cinglé.
Survivors Zero. Inconnu au bataillon dans ma petite bibliothèque musicale, le groupe est composé de cinq Finlandais tout bien coiffés qui vont venir foutre un bon coup de pied au cul ! On loupe le début, pour cause d’un mec qui me tient la jambe en déblatérant sa théorie sur les « j’aime pas les arabes, mais j’aime bien les cathos ». Bref… En fin de compte, grosse surprise d’un death assez thrashy et vite entraînant, qui déclenche déjà un petit bordel dans le pit.
Hypocrisy. Le nom me hante le crâne, depuis que je les ai loupés au Metal Therapy d’Amnéville (pendant lequel j’étais tombé dans les pommes). Et là, c’est ce soir, à Nancy, comme ça, hop ! Une immense toile qui drape la scène et qui représente la pochette de leur dernier bébé « A Taste of Extreme Divinity », leur sigle qui repose de chaque côté de la batterie. Et la lumière qui s’éteint à 22h45 pile, avec une foule qui s’époumone avec des « Hy-po-cri-sy » ou des « Peettteeeeer » de groupies affamées et qui trempent leur culotte.
Et là, c’est le drame. Ou presque. Quand le nouveau venu « Valley of the Damned » explose à la face d’un public conquis d’avance (comme j’ai rarement vu), le pogo transforme le pit en fournaise et en enfer quand on a le malheur ou le bonheur (à voir) de se trouver au 3e rang. Pur massacre dans la fosse.

Peter Tätgren récolte à lui-seul tous les suffrages, à croire que le reste du groupe est inexistant. Mais force est de constater que l’homme est un demi-dieu à lui-seul. Faut dire qu’en plus d’être ultra compétent dans Pain, ou encore la prod’ de skeuds, le Suédois incarne l’âme et la force d’Hypocrisy. Des compos d’enfer, des riffs dantesques et des variations de voix qui te mettent à genoux en deux temps, trois mouvements.
Les missiles s’enchaînent : « Fire in The Sky » et « The Eraser » écrasent tout, façon bulldozer sous amphèt’, le nouvel album passe comme papa dans maman. Et ça tabasse, ça tabasse. Notamment pour Horg, batteur d’Immortal, qui écrase ses fûts comme un cinglé.
Ca passe vite, trop vite même. Quand on se rend compte qu’on est déjà aux rappels et que « The Final Chapter » fait mal, très mal, on se sent presque déçu et la grosse heure et quart de set a filé à toute allure. « Warpath » quant à elle, aura mis tout le monde d’accord : victoire d’Hypocrisy par KO monumental, ce morceau m’ayant procuré plus qu’une érection, j’aurais pu baisouiller les barrières tellement ce refrain est jouissif. « A new era has begun, the world is falliiiing ». Grandiose.

Et puis y a l’épisode de fin aussi. Avec ce moment super sympa avec les musiciens et quelques vingt personnes qui ont attendu le groupe, qui se prêtera volontiers au jeu des photos et des autographes. Et en quelques instants, sans qu’on s’en rende compte, on est dans l’irréel. Car je serai entraîné avec une dizaine de fans dans une boîte électro étrange, à boire des verres avec les mecs d’Hypocrisy, et ce jusqu’à 4H30 du matin. Irréel que je vous disais.
