Metal Ride Fest 2
Samedi 14 novembre 2009- L’Autre Canal (Nancy)
Allez hop, deuxième edition pour le Metal Ride, à Nancy ! Après la débâcle pathétique du Tattoo The Mind, on était en droit de se demander comment aller se passer ce mini festival qui regroupait pas moins de 10 groupes (idéal pour débuter le weekend !) : Amon Amarth, Como Muertos, Die Apokalyptischen Reiter, Livarkahil, Hacride, Escarres, Blame, Gorod, A Very Sad Story, et Eminence. De toute évidence, c’était un succès. Blindé ou presque, une ambiance de folie, une orga au poil ! Jugez plutôt : deux scènes, 10 minutes de pause entre chaque groupe, qui évite les attentes interminables. 10 minutes, ça passe vite. Surtout à regarder Raymond bidule chouette (il fallait être passablement éméché pour rigoler devant ce « groupe » je pense) et à boire de la bière.
Allez, trêve de bavardage ! Le live report ne se concentre que sur la soirée. Et on commence avec Livarkahil, qui d’après leur myspace mélange des sonorités death, à du Devildriver ou Fear Factory. Moué… Disons que le groupe tâte un peu tous les sons pour essayer de trouver le sien. Ca envoie quand même la purée (preuve en est avec le public plutôt réactif et son wall of death ravageur), mais c’est répétitif. Notamment avec les gros plans à la Fear Factory pour faire headbanger pendant les breaks. C’était l’occasion rêvée de promouvoir leur nouvel album « First Act Of Violence » devant un parterre si garni (400 places pour la petite salle), et c’est chose faite. Après, « a name to remember » comme c’est dit sur leur site…bon hein.
Sors ta chope, tes blondes à gros nénés et ton accent à couper au couteau, l’Allemagne débarque à Nancy ! Les déjantés de Die Apokalyptischen Reiter ont bien l’intention de foutre le feu à la grande salle (capacité 1200 places + un balcon). Et ça part très vite avec leur metal bizarroïde mélangeant allégrement death, rock, folk, balades, thrash…bref de tout. Le leader Fuchs se met le public dans la poche en quelques secondes, en demandant à tout le monde de sauter, frapper dans ses mains et autres. Il harangue la foule avec son immense drapeau frappé du nom du groupe et balance ses hymnes comme « Riders on The Storm », « Es wird schlimmer »,[i] ou encore « Revolution ».[/i]
Tout le monde peut chanter avec lui pendant l’interlude aux percussions, et l’hymne aux marins fait monter une bien jolie mademoiselle sur scène. Dommage, contrairement à la dernière fois où je les avais vus, personne ne sera fouetté par Dr Pest, le claviériste sadomaso, et son masque et slip en cuir cloutés. Au lieu de ça, la brunette sera portée par Fuchs, pour une danse assez sexy, et se fera balancer dans un bateau pneumatique sur la foule !
Un set de presque une heure, qui fout la patate et le sourire. On en redemanderait !

Une petite bière, et retour dans la petite salle, plongée dans le noir. Où une grosse grosse baffe nous attend… L’endroit est encore un peu désert (les festivaliers ont près de 8h dans les pattes) mais ne tardera pas à attirer la foule. Car les 120 décibels crachés par Como Muertos vont décrocher bien des têtes. Imaginez un peu la scène : une batterie sur laquelle pendant un squelette et un morceau de pied, des zikos ensanglantés qu’on ne présenterait pas franchement à ses beaux-parents, El Artillero le batteur enfermé dans son masque d’Hannibal Lecter, et El Maestro au chant qui déboule avec un tablier et un hachoir de cinglé !
Et c’est parti pour une (trop)courte demi heure de death old school, poisseux et cannibale. Du riff énorme en veux-tu en voilà, prêt à te démonter les cervicales, une basse vrombissante qui te hérisse les poils et un chant en espagnol bien dégueulasse, baigné dans le whisky.
Les titres à l’eau de rose sont balancés comme des torpilles : « Desmembrado a la machetazos », « Necrofista », « Orgia » et autres petits titres au doux nom poétique. Ca commence à s’enflammer dans le pit, et un jeune grimpe sur scène pour slammer. El Maestro dira calmement : « Mh c’est dommage, on aurait pu avoir de la chair fraîche… »

Bref, du sang, du gore, du carnage, et du butage sonore. Un groupe pas assez reconnu à revoir d’urgence !
Après cette petite berceuse, retour dans la grande qui sent le phoque à plein nez, pour les suédois d’Amon Amarth, visiblement attendus de pied ferme. (V’la qu’on est bien serré !)
Après un petit discours de l’orga, accueilli sous un tonnerre d’applaudissements, la salle est plongée dans le noir à minuit pile. Une grande toile trône fièrement derrière, et les vikings débarquent pour balancer 1h20 de metal bien scandinave dans la gueule d’un public ébahi. Sur autant de tubes comme les « Masters of War », « Valkyries Ride » (dédicacé aux nanas de la salle), « Twilight of the Thunder God », ou encore “Guardians of Asgaard”, les slammeurs se déchaînent, tout le monde hurle et chante. Johann, leader plus que charismatique, a l’air plus que ravi d’être ici (les "meuwci Nancy" à tout va) et le public lui rend bien (ça fait bien longtemps que je n’ai pas entendu un public aussi chaud et beuglard). Scéniquement, c’est irréprochable, à la limite du parfait…normal vu les kilomètres qu’ils enchaînent à longueur d’année.
Le moment fort intervient surtout avec « Death In Fire » qui reste un hymne ultime et ravageur. « There’s a viking in each one of you, I’m sure » qu’ils nous disaient pendant le concert… Y a pas à dire, il avait raison. Pendant presque une heure et demie, le vent flottait sur nos fjords, et on était dans les eaux froides, à boire de l’hydromel, prêts à piller deux trois villages. En plus, ce soir là, y avait vraiment des sacrées Valkyries dans la salle. Du plaisir pour les oreilles et pour les yeux.
Vivement l’an prochain !