La soirée commence par la découverte de la salle, La boule noir, que je connaissais pas du tout. En fait c'est pas du tout une boule, c'est un couloir noir - une salle toute en longueur avec absolument aucune lumière pendant le set. Ce qui fait qu'avant d'arriver au milieux de la salle, je me suis prise deux sacs à dos dans la trombine, quelques croche-pieds et une nana que j'ai embarqué avec moi à la mode néandertalienne - par les cheveux (un malheureux accrochage avec les boutons de la veste).
Bref, ça ne sera pas ma salle préférée comme toutes les salles-couloirs de Paris.
Le premier groupe, NECROBLOOD, est déjà sur scène. Ne connaissant pas la musique, je me contente d'écouter sans trop rentrer dedans. Mais ça a le mérite de mettre directement dans la sauce dans laquelle on sera tous cuisinés ce soir.
Le changement de scène pour AOSOTH se passe extrêmement vite - à peine on a le temps de dire bonjour aux têtes connues et de se prendre une pinte.
Bon, AOSOTH... Je me suis faite une très mauvaise opinion lors de leur prestation à Savigny le Temple en première partie de Watain et de Shinning (ouch cette date...). Je me suis dite à l'époque qu'on a l'affaire encore une fois à un groupe de black/death qui sacrifie l'atmosphère si particulière du black et tombe dans les travers du trop brouillon sans subtilité. Et après j'ai écouté "III" et j'ai pas cru à mes oreilles que ça soit le même combo ! Le black d'Aosoth est à la fois malsain, visqueux et hypnotique sur ce troisième album. Ne cherchez pas les solos frivoles - les guitares sont au service de cette ambiance rituelle.
Ce live est donc une revanche très attendue. Ils m'ont pas déçu cette fois-ci. Nous avons eu le droit à la prestation à l'image de l'album que j'ai tant aimé : malsaine, noire et viscérale. La communication du groupe avec le public est limitée à quelques crachats dans la foule ce qui semble déranger personne- en même temps on serait pas venu si ça dérangeait

Le chanteur assène sa messe avec beaucoup d’implication et ça le fait ! Le son m'a l'air d'être pas mal et permet d’apprécier le travail des guitares en mode Kalachnikov avec une gâchette bloquée.
Un très bon moment si on peut appeler "un bon moment" une petite heure avec zéro d'espoir et les fantasmes de l’autodestruction et de la mort dont la conclusion finale formulée à la fin du set : "et puis merde, de tout façon on va tous crever!"
Après encore un changement de plateau ultra-rapide, nous avons les stars de la soirée - les barbus de SVART CROWN ! Le groupe qui n'a besoin ni de présentations, ni de compliments pour ceux qui connaissent ne serait-ce qu'un peu la scène française actuelle.
Premier constat - la timidité et la sobriété du groupe d'il y a 2 ans ont complétement disparues à force d'enchainer les concerts depuis (150 apparemment). Le chanteur a l'air d'être très à l'aise et arrive à chanter et à jouer (ce qui est déjà beaucoup) tout en scrutant le public du regard. Les musiciens bougent beaucoup - se déplacent, headbanguent. Le groupe communique beaucoup. Un peu trop à mon gout personnel. Je ne sais pas, je les préférais en plus sobre. Pas besoin d'en rajouter - ils avaient déjà tout bon selon moi. Sinon objectivement c'est très très bien cette prise de possession de la scène. Surtout que la fosse répond avec beaucoup d’enthousiasme et de violence - la moitié de la salle est sans dessous-dessus (qu'elles soient maudites ces salles super-étroites sans les cotés salvatrices...)
Le groupe joue les nouveaux titres que je ne connais pas encore (c’est dans ma besace !) ainsi que pas mal d'anciens hits. Je suis pas très contente du son cette fois-ci. La prestation bien que très correcte ne m’emballe pas plus que ça. Bon, tant pis. C’est quand même du très bon et je reviendrai la prochaine fois aussi !
Ce fut un très bon concert pour ma part avec l'organisation quasi-militaire (le tout en moins de 3 heures) et l'affiche française de qualité une fois de plus. Et il y avait du monde ! ça faisait longtemps que j'ai pas vu de salles aussi bien remplies.
PS : spécialement pour Tangui, je poste la photo du billet de la soirée, particulièrement moche :

Mon PQ aurait plus de classe

(Suis-je pardonnée?

[modérateur] (Oui ,mais c'est bien parceque c'est toi ET que tu fais de chouettes live reports. Tu restes néanmoins sous surveillance)