Dire que j’aime ‘Wonderland 01’ est un euphémisme. Le premier opus des Bordelais, paru en 2006, présentait un mélange réussi de Grind et de Hard Core assaisonné à la sauce girondine. 3 ans plus tard, les compères sont donc de retour avec ‘The Flesh Clockwork’, leur second album, et autant être réaliste : cet album est une pure tuerie.
Véritables acteurs de la scène locale, les Imply In All, auto-produits, ont monté leur label, ‘Come Dancing Records’, fidèles à l’esprit HxC et au DIY ; et tournant sans relâche, ils organisent également de nombreux concerts, prenant donc à cœur leur implication au sein de la scène extrême.
Présenté sur la fiche promo comme étant ‘La brutalité du Grind Core mélangé à l’efficacité du Death Core’, il est impératif de définir le qualificatif ‘Death Core’ afin qu’il ne soit pas péjoratif. Bien éloigné des blagues musicales auxquelles nous sommes confrontés depuis peu, le Death Core pratiqué par IIA doit être pris au sens propre du terme, c'est-à-dire réellement comme un mélange de Death et de Hard Core. Car Imply In All a parfaitement compris et assimilé les termes ‘efficacité’ et ‘brutalité’, pour aboutir à un mélange personnel et extrêmement réussi.
Tout en conservant leur style, une sorte de Grind/HxC enveloppé d’ambiances ‘screamo’ du plus bel effet, les Imply In All ont cependant revu la qualité des compos à la hausse, et, bien aidés par un son puissant et un mastering signé Scott Hull (Monsieur PIG DESTROYER), ils nous envoient un ‘The Flesh Clockwork’ hautement rageur et efficace.
Majoritairement inspiré du Grind, de par les nombreuses accélérations et parties rageuses, les 16 titres sont également bien tous sous influence Hard Core, que se soit au travers des nombreux breaks réussis, du groove imparable et omniprésent, comme sur ‘Synthetic’, ou bien évidement via les hurlements criards et hardcorisés de Yoh.
Les touches Emo ou Screamo sont plus prolifiques que sur le premier album, tout en étant fondues de façon bien plus limpides et naturelles avec les parties Grind ou HxC. Cela renforce cette atmosphère particulière sur certains titres, mélange ô combien délicat mais tellement réussi de brutalité, d’efficacité et d’émotion, comme en témoignent les titres ‘The Shattered Spirit’ ou ‘The Flesh Clockwork’.
L’écoute de ces 50min est un réel plaisir, l’un de ces instants privilégiés où le temps semble se figer et où l’intensité de l’album prend possession de nous. Durant ce laps de temps, on songe parfois à NASUM ou SPLITTER, on pense à ARKANGEL puis à MISERY INDEX la seconde suivante, on se surprend aussi à distinguer des semblants d’HEAVEN SHALL BURN ou d’INSIDE CONFLICT.
Enregistré au Bud Studio, et donc masterisé par Scott Hull, le son est clair et puissant, la basse est bien audible et la batterie a conservé sa sonorité claquante. Outre les cris écorchés de Yoh, Romain et Benji viennent prêter main forte à coups de cris plus rauques, de quelques growls et de chœurs typiquement HxC ou Crust. La variété est donc de mise, sur le plan du chant mais également au niveau des riffs, qui se révèlent variés, mélodiques, acérés ou rapides selon les morceaux.
IIA s’affirme et va au-delà de nos espérances, tant la qualité de composition est irréfutable. Bien plus qu’un enchevêtrement de style, ‘The Flesh Clockwork’ est une alchimie réussie mais inqualifiable des différentes influences des membres du groupe. Chaque titre est unique, mais comporte néanmoins cette unicité qui permet rapidement d’identifier le style bien particulier du groupe.
Jamais pataud ou maladroit, la force des Bordelais, outre leur maîtrise technique et leur sens de la composition, est bien de réussir à faire cohabiter tous ces styles dans une cohésion et une efficacité remarquable, via des enchaînements naturellement réussis. Pas une seconde cet album ne sonne comme une simple superposition de différents styles. ‘The Flesh Clockwork’ est à la fois Grind, HxC, Screamo et Death, et sans néanmoins se réduire à ces étiquettes.
Superbe. Tout simplement.
