Bon, alors en quelques mots mes impressions sur la date de Nice... D'entrée, je préviens que je connais pas ou peu les groupes de ce soir : Soror Dolorosa, inconnu au bataillon, les deux autres, j'ai écouté un peu par ci par là, et je suis loin d'être un fan.
Déjà la salle... ouch.. spéciale! Perdue dans une zone semi-commercialo-industrielle, on dirait un local de stockage refaite en salle de concert.
Je suis un des premiers arrivés, je pensais manquer Soror Dolorosa, vu que l'ouverture des portes est annoncée à 19h00 et que je me pointe à 19h45. Or je suis un des premiers, il fait un froid de canard dans la salle, tout le monde a gardé son bonnet, son écharpe. Ambiance gothico-indus de l'extrême!
La salle se remplit peu à peu, pour finir quasiment pleine (je sais pas combien de personnes, je dirai 150, joli score pour Nice il me semble). Le groupe arrive, mené par ce bon vieux Andy Julia looké comme il faut : jean collant, talonnettes, lunettes noires... La musique est à l'avenant, une espèce de tribute à Sisters of Mercy avec des petits morceaux de Cure et de 69 eyes, en plus sombre. Sympa, pas trop ma tasse de thé, mais c'est crédible. Le guitariste a un son glacial, et est un peu perdu dans le mix, dommage. Le couple basse/batterie est par contre bien présent, c'est bien ça, surtout qu'au cours du premier morceau, souci technique, plus de son pour le guitariste (ce sera le seul problème de la soirée). Andy Julia fait le show, en tombant la veste au deuxième titre, franchement, je me les gèle pour lui!
Heureusement, la proximité avec le public et le fait que la salle soit quasi pleine permet de réchauffer les lieux.
Au bout d'un set de 30 mns je dirai, le groupe laisse la place aux Discrets. D'une manière générale, les trois groupes feront des sets courts (45 mns pour les autres je crois), permettant de mettre un semblant de dynamique. Et puis, bonne nouvelle, il n'y a pas de vrais changements de plateaux, les groupes enchainent bien (genre 10 mns entre deux groupes, bien ça).
Les Discrets arrivent sur scène. Le leader a bien trouvé le nom de son groupe, on sent qu'il est pas habitué à se trouver sur scène, la gestuelle peu assurée, peu d'interventions entre les titres, si ce n'est un petit "Merci" de temps en temps.
Musicalement, j'ai trouvé ça pas mal, mais assez lassant au fil des titres. On parle de shoegaze en décrivant les musiques de ce groupe et d'Alcest, mais je pense qu'il faut arrêter de fumer la moquette là! Tout au plus, on a des timides parties de guitares nimbées de delay et de réverb, mais on est loin de la manipulation de textures sonores propres au genre, d'autant que certaines de ses parties sont jouées par un looper!
Bref, sympa mais pas transcendant. A noter que la basse était tenue par le leader d'Alcest. Il me semble que le batteur d'Alcest était le batteur des Discrets, mais à confirmer. Il joue d'ailleurs assez bien, le bougre, avec une double grosse caisse véritablement énorme, et quand il se prend à jouer de la double, on a l'impression d'entendre la cavalerie d'Attila débouler.
Alcest, c'est une toute autre histoire, même si on reste clairement dans la même famille. Je ne suis toujours pas arrivé à me faire un avis sur ce groupe. Il a un côté captivant autant que gnan-gnan, et mon coeur balance entre les deux. Parmi les points positifs, le son global du groupe est vraiment plus sérieux que le groupe précédent, le "tone" de la guitare est vraiment bon (celle du chanteur), plus gras. Il y a plus de partie "BM" (j'ai quand même du mal à employer ce terme avec ce groupe, mais bon), les parties planantes de gratte s'intègrent vraiment bien et remplacent avantageusement d'hypothétiques parties de claviers (je me suis pris à penser durant le concert que cette musique est un peu le pendant des groupes de black "symphoniques" qui ont fleuri à la fin des années 90, et qu'Alcest a repris un peu la recette de ces groupes en remplaçant les claviers par ces guitares planantes et texturées, et franchement, c'est bien plus sympa et organique). Les rares vocaux hurlés sont vraiment très très efficaces et crédibles. Trop d'ailleurs. Car quand il utilise ce type de chant, ce dernier se trouve surmixé. Et c'est là que le bât blesse. Je trouve que les voix claires sont toujours hésitantes, sous-mixées. Et c'est vraiment dommage, car à certains moments, la musique pourrait faire penser au premier album d'Ulver (une référence quand même)!! Sauf que les voix claires,
pour moi, ne sont pas à la hauteur. Dommage, mais il y a peut être une marge de progression pour le groupe pour les albums à venir.
Au final, une bonne impression globale. Je ne suis pas sûr que j'aurai tenu plus longtemps avec chacun des groupes si les sets étaient plus longs, mais j'avoue que je suis loin d'être fan du groupe. Manifestement, les concerts ont plu (ils ont clairement leurs fans, qui connaissent toutes les parties par coeur). Un autre truc qui me ferait bien fait tripper la prochaine fois, vu la musique hautement colorée et évocatrices d'images (ça, c'est quand même un sacré compliment)

, ce serait de voir le groupe travailler avec un VJ ou, au moins, proposer une production plus élaborée avec des diffusions d'images ou des trucs comme ça. Ca pourrait carrément le faire.
Bref, une bonne soirée. Merci VS et l'asso organisatrice, Anesthesize. C'est cool de voir qu'il y a des choses qui se passent niveau métal, même dans les Alpes Maritimes
PS : ah ouais, préparer les biftons, parce que le stand merchandising recèle de jolies petites choses : cds, lps, art books, t-shirts... J'aurai bien pris la totale, sans être fan du groupe (troisième édition, si vous avez pas compris, c'est que vous êtes sacrément cons)
