10.11.11 - SHINING (nor)+Bass Drum...@Point Ephémère (Paris)

[Monceau]

Le topic de concert n'ayant pas beaucoup de succès, je pense qu'on sera pas nombreux par ici à partager les impressions de ce live parisien.

Le Point Ephémère est une salle parisienne que je connaissais pas. Apparemment les maitres des lieux ne sont pas friands des tronches des metalleux dans les locaux. Et pourtant il y en avait pas mal, de chevelus, devant l'entrée quand j'ai enfin réussit à la trouver (pas évident du tout).

Le premier groupe Bass Drum Of Death joue déjà mais ce que j’entends depuis l’extérieur ne me motive pas d’entrer et je papote avec l’inévitable Tangui en observant la faune locale qui est assez hétérogène. Il s’agit de la population qu’on peux trouver dans n’importe quel café lambda de paris avec plein de filles (« normales »), les mecs aux pulls et aux chapeaux, avec ou sans cheveux, avec ou sans bouclettes - Il y avait de tout !

Le set du premier groupe terminé, je décide enfin de sortir la tune pour aller piller le stand de merch qui était pas mal rempli pour Shining : toute la discographie + le dernier DVD qui apparemment n’était même pas encore officiellement sorti, les vinyles, les t-shirts, les swit-shirts et autres goodies sympas. Je me contente de prendre juste le fameux Blackjazz version studio car j’ai rien du groupe et c’est une soirée-découverte. Et puis de tout façon j’aime pas les DVD – je les regarde jamais.

Le temps de prendre la bière, SHINING commence sans prévenir. L’entrée est une espèce de swing apocalyptique qui fait mal aux oreilles et aux neurones. La suite de ce titre instrumental avec le saxophone est un peu plus structurée que l’entrée chaotique. Mais c’est la composition suivante qui fait monter la sauce quand le saxophoniste prend la gratte et se met enfin au chant. Je peux me tromper mais je dirais qu’il s’agissait du « The Madness and the Damage Done ». C’est le moment de se rapprocher de la scène !

Ne connaissant pas la disco du groupe je navigue à l’aveugle dans le set proposé. Mais, voyez-vous, Shining fait partie des groupes dont la connaissance de la discographie n’a pas vraiment d’importance et n’est que le bonus pour mieux apprécier la prestation. Le combo norvégien utilise à bon escient cet instrument controversé qu’est le synthé. Le claveriste au look d’un serial killer œuvre en dessus de l’instrument pour donner l’ambiance encore plus décalée à la musique du groupe. Les enchainements sonores tranchants et aiguisés, envoyés par les musiciens vont à merveille avec le look des gars, emprunté à l’Allemagne décadente des années 30. Tient, ils m’ont même fait penser à Rammstein avec leur coupe rasés et les restes des cheveux lissées en arrière à bon coup de gel.

Un paragraphe spécial pour le chanteur qui est en réalité multi-instrumentaliste. En cours du set il manie du saxophone et de la guitare en alternance en passant par une espèce de flute-casio. Bien qu’il soit ultra-photogénique avec son saxophone sur le fond des lumières fumigènées très jolies de la salle, c’est à la gratte que je le préfère. Car avec la guitare il chante ! Et son chant est juste excellent – un peu électrique mais avec le grain très appréciable pour tout amateur du chant growlé. Le comble est qu’il arrive à varier la gravité des hurlements en partant dans les aigus sur certaines passages ce qui accentue les instruments qui font dans les graves. Ça existe électro-black ? Non ? Dommage. Mais on s’en fout – c’est beau ! Surtout que le gars est à fond ! Quel excellent frontman. Pour donner toute l’intensité à la musique, le groupe ne se ménage pas et ça se voit sur les tonnes de sueur dont les gars sont couverts et les reliefs veineux sur le cou et le visage du leader quand il chante.

Le chanteur a l’air sympa en plus et communique beaucoup avec la salle entre chaque titre. Des petits coucou par ci par là, les réponses aux répliques, quelques phrases en français avec « Aller les bleus !» qui ne rencontre pas beaucoup de succès ceci dit. Et en parlant de la population – j’avais l’impression que le groupe a attiré la frange « extrême » des bobos parisiens. La salle n’est pas blindée, on était un peu plus d'une centaine. L’assemblé est assez statique au début mais la bougeotte prend le dessus vers le milieu du set avec les filles et les gars qui dansent (oui oui je vous assure !). Les bras se lèvent à la fin de chaque titre mais aucun signe cornu. Mais merde alors… et il y avait des metalleux dans la salle pourtant ! Ça essaie même pogoter mais attention – tout doucement et en s’excusant à chaque « impact ». Un spectacle à part entière ce public je vous assure !

Vu qu’il y a beaucoup de fille je ne suis pas étonnée que la salle surexcite quand le chanteur enlève la chemise (trempée) pour rester dans un débardeur. Ce qui m’étonne par contre est que ce sont les mecs qui gueulent plus fort ^^ en tout cas quand il profite d’un court répit pour s’asperger de l’eau, ça devient carrément « sax »!

Pour terminer, c’était un excellent concert dans une excellente salle, très fonctionnelle et bien équipée, avec le bon son, un peu fort, mais qui permettait d’entendre tous les instruments en équilibre quasi-parfait. Ce Shining est juste une découverte-live de l’année pour moi avec la musique barrée et intense qui, par son aspect extrême, fait penser à un autre combo à la musique atypique et violente comme Anaal Nathrakh. Ça doit être la vie paisible et platouillette d’un norvégien moyen qui fait naitre cette envie de « tout déchirer » avec, à mon compteur personnel, les barjos de Vulture Industries, le fou-furieux Hoest (banjo lui aussi) et maintenant cet OVNI musicale au talent certain.

Désormais, peu importe quel Shinig est à l’affiche – je me renseignerai peut être juste pour savoir si je pique le Gillette de mon mari ou le chapeau-tendance de la voisine pour être bien équipée pour le concert. Je regrette juste de ne pas avoir profité du concours VS – ça me dirait bien de gagner mon cours privé de sexophone, j’aurais même payé l'instrument pour l’occasion ^^

[tomg]

Pour le public masculin qui crie quand Jorgen enlève sa chemise je crois que c'set pas compliqué à comprendre... (sans aucune homophobie de ma part, c'est juste une constatation ^^ )

Sinon pour la salle c'était une première moi aussi et j'avoue qu'en arrivant à 19h30 on se demandait même si il y avait bien un concert la dedans. Entre les mecs qui te choppent à l'entrée pour te faire abonner à Libé et l'expo "Interdit d'interdire" j'ai cru à une blague au début. Quoi, ca existe vraiment ce genre de lieux 100% bobos ? Ah ben ouais, pauvre provincial näif que je fais...

Pour les concerts rien à dire sur la première partie, ils cadraient tout à fait avec l'ambiance du lieu... Le batteur aurait quand même pu prendre quelques cours de rythme avant de partir en tournée...

Pour Shining tu as déjà tout dit, c'est même plus un concert c'est une performance tellement barrée que je ne savais plus vraiment où j'étais à vrai dire ^^
La reprise de King Crimson était juste énorme, en festival avec des milliers de personne ca doit être assez magique. A revoir sans modération ! (et je confirme les mecs aussi géniaux et musicalement hors normes soient ils sont des vraies crèmes !)

[Tangui]

Je me contente de prendre juste le fameux Blackjazz version studio car j’ai rien du groupe et c’est une soirée-découverte. Et puis de tout façon j’aime pas les DVD – je les regarde jamais.

Le "live blackjazz" contient un cd, en plus du dvd.

[MOUSSOR]

Énorme ce concert, je connais bien le lieu alors je m'étais équipé de mon petit pull et mes chaussures en cuir de parisien, plutôt que de faire mon méchant rebelle, par contre je me suis bien murgé à la vodka, et j'ai pas regretté, le concert m'a paru magique, je pense qu'il l'était.
Je ferai du chemin pour les voir à partir de maintenant.
Des discutions sympa avec les spectateurs casuals, amateurs d'originalités comme moi, bref, grosse soirée.

[Tony50]

Concert énorme. Toujours aussi jouissif même si c'était la 3e fois pour moi depuis la sortie de Blackjazz.

Je fais un peu ma promo mais si ça vous intéresse d'en savoir plus sur le groupe je vais remettre en ligne demain ou après demain le programme d'une heure sur l'histoire du groupe que j'ai réalisé l'année dernière (avec aussi leurs relations avec la scène black norvégienne et la scène jazz, la participation de Munkeby à l'album d'Ihsahn et plein d'autres choses).
Et diffusion de l'interview réalisée jeudi à Paris mercredi soir dans mon émission, à écouter en streaming sur www.radiocampusrennes.fr (ça commence à 21h30)
Grâce à la RATP j'ai pas eu le temps de poser toutes les questions donc ça fait interview promo bateau pour le dvd plus qu'autre chose mais voilà, je préviens ceux que ça pourrait intéresser

Vite d'autres dates françaises messieurs le organisateurs !

[Monceau]

Je me contente de prendre juste le fameux Blackjazz version studio car j’ai rien du groupe et c’est une soirée-découverte. Et puis de tout façon j’aime pas les DVD – je les regarde jamais.

Le "live blackjazz" contient un cd, en plus du dvd.

rajoute pas stplé
(je savais en plus que je vais le regretter...)