Je viens de poster un report sur last.fm mais je vous mets la partie qui concerne uniquement le concert. Je précise que je ne suis pas une pro du live-report."Après un périple plus brutal que le death metal lui même nous arrivons au Glazart, qui, je le précise pour les non-franciliens ressemble à un préfabriqué avec des phares de 2CV pour baliser le chemin. La salle est quasi vide, quelques personnes nous regardent mal pendant que
Nervecell font la balance. Soudain: une apparition.
Terrance Hobbs passe tranquillement dans la salle, et personne ne semble le remarquer, à tel point que nous nous demandons si il ne s'agit pas d'un fantôme. Quelques minutes plus tard, et alors que Nervecell ont commencé, c'est au tour de
Frank Mullen de fendre la "foule" pour aller se poser vers le merch et déconner avec les musiciens des autres groupes. Hobbs repasse devant nous quatre fois, il a une démarche empreinte de sagesse assez impressionnante, et qui contraste avec sa petite taille.
Ce qui est impressionnant aussi c'est la voix du chanteur de Nervecell, et son accent français impeccable. Il n'hésite pas à se servir de ces deux atouts pour amasser de plus en plus de gens vers la scène. Le groupe nous sert un death metal difficile à apprécier pour les non-fans mais qui ravit les vrais fans qui mettent une ambiance assez bonne. On voit bien à quel point ils apprécient leur présence à Paris, plus que moi à ce moment là. C'est au bout de la troisième chanson que je suis convaincue et que j'headbang malgré moi. Le chanteur demande si tous les gens présents ce soir le seront à leur prochain concert. En ce qui me concerne ce sera oui, et en ayant acheté leurs albums entre-temps. A trois chansons de la fin ils se risquent à faire une reprise de
Where Next To Conquer de
Bolt Thrower, ils osent toucher à BT et le résultat n'est pas à la hauteur, mais la dernière chanson de leur set fait oublier ce petit incident.
Le temps de faire les réglages sur mon APN et de trouver une bonne place,
Annotations of an Autopsy s'installent. Les allergiques au deathcore sont partis, mais bizarrement à part moi je ne vois personne en slim/bandana/t-shirt/sneakers etc... (la panoplie). Il faut croire que les fans d'old school death metal ne sont pas si hostiles que ça au deathcore. Je ne comprends même pas qu'AOAA soient qualifiés comme tels, car ils nous ont servi du death metal. La batterie et la basse étaient si fortes que ma mâchoir en est encore fatiguée; Mes lunettes ont volé à cause des vibrations. Le chant était monumental, bien plus qu'en cd et d'une manière générale, les musiciens ont fait preuve d'une excellence rare.
"Pourquoi Erik Rutan a accepté de travailler avec eux?" la réponse était là, et les fans semblaient apprécier. Le publique était énorme, à l'image des concerts de death d'il y a dix ans. Définitivement, nous sommes sauvés. Les membres de Nervcecell viennent saluer AOAA pendant leur set, et ceux-ci se prêtent à une séance photo improvisée avec les die-hard fans sans rechigner.
Après une courte pose et une délocalisation vers l'avant de la scène, les lumières se tamisent et
Suffocation font leur entrée. Ils posent le décor avec Liege of Inveracity, un retour au source qui marque le début de leur anniversaire. Car oui, le Legacy of Blood Tour est la birthday party des 20 ans de Suffocation. A peine le temps de nous remettre qu'ils enchaînent avec Cataclysmic Purification (une de mes préférées sur Blood Oath). Avant Frank Mullen nous avait mis en garde,
"c'est la fin du monde, prenez toutes les armes que vous pouvez". Plus tard il nous expliquera que si quelqu'un vient le faire chier chez lui à 2h du matin, fan ou pas, ce quelqu'un se prendra une décharge de fusil à pompe dans la tête. Mais point question de ça ce soir, c'est du bon gros death metal, du blast que nous prenons, et avec plaisir. Habitual Infamy, Breeding The Spawn, Pierced From Within, Catatonia, les titres s'enchainent non sans difficulté techniques pour le groupe. En effet, Frank Mullen nous rapelle que La Locomotive a fermé et que, contrairement à là bas, au Glazart tout se détruit. Le cable du retour a été brutalisé et il lui est impossible de s'entendre chanter. Il nous la joue vieille personne qui souffre du poids des années alors qu'il se déchire à mort sur scène. Vient ensuite mon moment préféré, le moment de la chanson nécrophilo-cannibale dédicacée aux filles: Entrails of You. "You are so beautiful/I bathe myself in the entrails of you"; tout est dit. Mon deuxième moment préféré arrive aussitôt: le wall of death.
Tout photographe de concert qui se respecte attend ça. La moitié de la scène dégagée pour 30s. J'oubliais l'instant mode du show où Mullen y est allé de ses petites anecdotes capillaires en nous confiant d'abord que la meilleure décision qu'il a prise soit de se raser le crâne, et que Mike Smith s'était débarrassé de les légendaires dreadlocks. Après un set assez court (moins d'une heure) Suffocation quittent la scène avec l'assurance de retrouver le Glazart au Hellfest."