Lorsque Lemmy arrive sur scène, on est tout de suite impressionné par cette légende vivante du rock. A près de 63 ans, il a une prestance incroyable, et ne montre aucun signe de faiblesse, malgré les abus d’alcool, drogues et cigarettes, décrits en long et en large dans sa passionnante autobiographie. A la fois cool et grincheux, Lemmy n’a rien perdu de sa voix éraillée, de sa gouaille et de son accent inimitables.
Motörhead enchaîne pendant une heure et demi un festival de classiques du hard rock, qu’une âme charitable énumèrera certainement dans son live report. A mon goût, il n’y a pas assez d’extraits de Motörizer, l’excellent dernier album, mais heureusement le décoiffant « Rock out » est de la partie.
Mikkey Dee est un batteur puissant et précis (« le meilleur batteur du monde », selon le peu objectif Lemmy). Au bout de vingt minutes, un roadie doit changer une cymbale que Mikkey, en bon bûcheron, a probablement explosé. Les solos de batterie sont souvent pénibles, mais le sien passe bien, notamment grâce à une stéréo parfaitement maîtrisée par l’ingénieur du son.
Phil Campbell n’est probablement pas le meilleur guitariste que Motörhead ait comporté, mais ses solos à la wah-wah sont diablement efficaces. Je regrette quand même un peu l’époque où Würzel assurait la deuxième guitare, ce qui du coup rajoutait de la puissance pendant les solos.
A noter un son excellent, en tout cas au milieu dans la fosse, ce qui n’est pas toujours évident au Zénith, et pas trop fort sauf sur le final, où l’ingé son s’est lâché. Rien à voir avec le concert à Evry au début des année 90, avec une infâme bouillie sonore dont mes tympans avaient mis trois jours à se remettre.
Pourvu que Lemmy continue à péter la forme, pour qu’on puisse s’en repayer une bonne tranche dans deux ans !
