Ca commence pour moi avec Eluveitie, qui est un groupe de scène vraiment excellent. Grâce aux huit musiciens doués et sympathiques, à un son bien maîtrisé avec autant d’instruments, des riffs thrash percutants et des mélodies folkloriques entraînantes, l’ambiance est magique. Le sourire radieux des deux jeunes musiciennes donne du baume au cœur en ces temps de grisaille économique.

Avec Primordial, l’atmosphère est plus sombre, mais envoûtante. C’est un magnifique voyage qui nous est offert par ces Irlandais ténébreux. A noter toutefois deux petites fautes de goût : la peinture rouge ridicule que le chanteur s’est versé sur la tête avant d’arriver sur scène, et le whisky écossais de qualité médiocre (Johnny Walker Red Label) qu’il boit au goulot, au lieu de déguster un des délicieux whiskeys qui font la réputation de son pays.
Quant à Finntroll, rien de nouveau depuis leur dernier passage dans cette même salle, si ce n’est une prestation d’une durée plus conforme à leur discographie bien fournie, et à leur réputation désormais établie. Le public chante à tue-tête les mélodies tubesques qui s’enchaînent, et l’ambiance reste chaude jusqu’au bout. A noter que les prestations de Finntroll ne sont pas vraiment festives, malgré les rythmes enlevés et les passages folkloriques. Sous des jeux de lumière plutôt sombres, les membres du groupe ne sourient pas du tout, et c’est le côté teigneux et mélancolique de la musique qui ressort. A propos de teigne, je décerne un carton jaune au chanteur, qui balance violemment ses canettes en métal sur son auditoire.

En quittant la Loco, c’est avec délice que je croise à nouveau les regards hallucinés des teufeurs, devant la horde de Métalleux qui se répand spectaculairement sur le boulevard de Clichy (contrairement au teufeur qui s’est répandu sans élégance dans son vomi à l’entrée de la boîte, sous le regard indifférent du videur
