Allez, hop, en avant:
Ayant visité pour la première fois le festival l'année passée (bien que celui-ci soit une institution en Belgique) et déjà impressionné à l'époque par la variété et la qualité de l'affiche, (Tool, Nine Inch Nails, The smashing pumpkins, Kaiser chiefs, The black Dahlia murder, Arcade Fire, Devotchka, Juliette & the licks, Sophia, Silverchair, Devendra Banhart, Coco Rosie, The End, etc...) inutile de dire que je n'ai pas hésité une seconde lorsqu'un ami m'a proposé de l'accompagner à nouveau cette année... Faut dire que l'affiche avait vraiment de la gueule, lisez plutôt...
Jeudi 14/08/08
Arrivée sur le site vers midi, pour constater à nouveau l'immensité du truc... Le pukkelpop c'est 8 scènes, dont la capacité varie entre 35.000 personnes pour la main stage, et 1.500 places pour le "chateau" et autre "wablief". 45.000 personnes se pressent sur la plaine Limbourgeoise en ce premier jour où le soleil ne tarde pas à faire son apparition...
Nous commençons donc la journée par TRIGGERFINGER qui chauffe les enceintes de la main stage avec son blues/hard rock couillu et graisseux. Une excellente entrée en matière...
Le temps ensuite de constater l'originalité et le confort offert par la zone presse/VIP (espace lounge, fontaine, toilettes propres, lavabos avec savon, nombreuses zones ombragées, etc...) et il est déjà temps de voir ce que AMY MACDONALD donne sur scène. Et c'est une excellente surprise, tant le flok/rock de l'écossaise passe bien l'épreuve du live. C'est joli, bien composé, bien joué et surtout la petite Amy possède un charme naturel qui ne peut laisser insensible. Ses interventions entre les morceaux ne peuvent la rendre que plus charmante. La petite chanteuse se permet même un petit plaisir en solo lors d'une superbe reprise du "Dancing in the dark" de Bruce Springsteen. Une très bonne surprise...
http://www.youtube.com/watch?v=mAvIFVNnbgk
Nous traversons ensuite le site pour nous rendre au Dance Hall où se produit la sensation SANTOGOLD devant un chapiteau blindé de chez blindé. Et autant je peux apprécier le côté trip-hop sur disque, autant cette prestation froide et sans relief me laisse perplexe... Reste que la chanteuse a une bien jolie voix, et qu'une majorité du public semble adhérer, c'est toujours ça...
Nous traversons ensuite à nouveau le site pour retourner vers la main stage où se produit DANKO JONES devant un parterre bien garni, mais sans être comble pour autant... et oui, c'est ça l'avantage du Pukkelpop, vu la variété de style et le nombre de scènes, votre "périmètre personnel" est toujours respecté étant donné que le public s'éparpille beaucoup. Bon, ça ne sera pas vraiment le cas pour METALLICA, mais nous développerons plus tard... L'ami DANKO JONES monte donc sur scène et lâche directement un "Code of the road" bien incisif. Le public chante les paroles (faut dire qu'en Belgique, les canadiens jouent dans des salles de 2000 personnes!) et le vocaliste chambre un gars du public brandissant une pancarte "I kiss on the first date", puis deux (très) jeunes filles arborant des t-shirts "We fuck on the first date", et enfin une demoiselle vêtue d'un marcel "I fart on the first date"... Bonne introduction pour les titres "Sticky situation" ou "first date" évidemment. "King of magazines" montre que Danko peine à atteindre les notes suraigües durant le refrain, mais le public, comme nous, n'en a cure... et met une excellente ambiance, aidé en cala par la frontman qui multiplie les interventions délirantes et hallucinées, comme sur l'habituel titre final où il énumère bon nombre de musiciens disparus, de Dimebag Darrell à Isaac Hayes en passant par Bon Scott, James Brown ou encore Cliff Burton...
http://www.youtube.com/watch?v=HRk1fGnwNT8
Un coup d'oeil à DIRTY PRETTY THINGS sous le marquee (grand chapiteau pouvant accueillir 8000 personnes) où nous constatons que l'enthousiasme des ex-LIBERTINES est communicatif avant de migrer à nouveau vers la main stage pour y voir SERJ TANKIAN atomiser le public présent avec un "Empty walls" ultra puissant, malgré un son de guitare pas top... Le fontman de SYSTEM OF A DOWN a souvent un petit mot pour expliquer la teneur politique de ses chansons ("Praise the lord/pass the ammunition", "The unthinking majority") et, bien que les titres joués (la quasi-intégralité de son unique album) fassent immanquablement penser au répertoire de son groupe principal, il reste que Serj possède une voix fantastique avec laquelle il peut se permettre n'importe quelle excentricité... Un très bon moment.
http://www.youtube.com/watch?v=_NzHENbg4Tg
Nous filons alors voir TRICKY dans le Dance Hall, ce qui nous donne une idée de la diversité des styles représentés... Se côtoient sans animosité fans de Techno-Dance, de rock indé, de pop, de Hardcore, et déjà un fort contingent de t-shirts METALLICA. Le tout sans aucune bagarre (pas comme au graspop), et très peu de gobelets de bière balancés dans les airs (pas comme au graspop bis). C'est donc avec un plaisir non feint que nous évoluons au sein d'une audience pour la plupart bien élevée et respectueuse...
TRICKY donc nous délivre une prestation habitée et bien plus lourde que je ne l'aurait pensé... Une formation "classique" accompagne l'artiste, ce qui rend l'ensemble plus organique que sur disque. Concert intéressant donc...
Nous ratons ensuite la quasi-intégralité du show des DROPKICK MURPHYS pour cause d'interview avec DIRTY PRETTY THINGS, juste le temps de constater l'émeute créée par le combo lors du final sur "I'm shipping up to Boston", morceau popularisé par le film "Les infiltrés".
http://www.youtube.com/watch?v=AnlYroItEp4
Nous assistons à la fin du set de HADOUKEN! qui met le feu au petit chapiteau du "Club" avec une reprise de PRODIGY, "Breathe" avant de filer voir EDITORS qui prend d'assaut la main stage avec "Bones" dans une ambiance de folie, en contraste avec la musique du groupe qui ne confine pas vraiment à la bourrée auvergnate... La setlist du combo pioche dans ses deux albums aux multiples tubes ("Smokers outside the hospital doors", "An end has a start", "Munich", "the racing rats") et le light show est plus que convainquant, aidé en cela par le crépuscule, puis la pleine lune s'élevant au dessus de la main stage...
http://www.youtube.com/watch?v=_hMGxLsqNHg&feature=related
Un petit coup d'œil à MERCURY REV dans le marquee, dont la musique éthérée fait planer un public ayant répondu massivement présent, et nous devons zapper ROISIN MURPHY pour cause d'interview avec THE KILLERS... Nous remarquons néanmoins que la demoiselle est fort bien vêtue et balance son électro-pop inspirée à un parterre fort bien rempli...
Vint ensuite THE FLAMING LIPS qui, avec leur show tout en couleurs (enfants déguisés dansant sur le côté de la scène, aliens gonflables, énormes ballons lancés dans le public, etc...) aidé en cela par des projections colorées et psychédéliques, à l'image de la musique du groupe, blinde un Marquee très réceptif... L'assistance répond comme un seul homme, et c'est dans une ambiance ultra chaleureuse que se déroule le concert, entre rock, psychédelisme et pop. Vraiment terrible...
http://www.youtube.com/watch?v=7J8QH228ufg
Nous émigrons ensuite vers le chapiteau nommé "the shelter" qui abrite des groupes plus underground (HAVE HEART, ANIMAL ALPHA, THRICE que nous avons honteusement loupé, s'y sont produits en ce jeudi) pour aller voir le début de SOULFLY qui joue en même temps que THE KILLERS. Il est à regretter que l'organisation ait préféré sacrifier la skate stage des éditions précédente, laquelle offrait un confort visuel et sonore optimal, au profit d'une tente de 6000 places qui s'avèrera vite blindée pour certains concerts...
Le père Max, décidément omniprésent sur les festivals d'été, que ce soit avec Cavalera Conspiracy pour la première partie, ou SOULFLY pour la seconde, commence franchement avec le premier titre de "Conquer", soit "Blood, fire, war, hate" avant d'enchaîner l'énorme "frontlines" tiré de "Dark ages", le tout dans une ambiance confinant à l'émeute. Il est à noter que Maxou a enfin saisi que jouer une quasi-moitié de set composée de titre de SEPULTURA ne servait plus à grand chose, et alors que nous quittons le chapiteau au 3/4 du show, seul "Refuse/Resist" a été joué, au milieu des "Fire", "Bring it", ou autre "Last of the mohicans". Cavalera semblait beaucoup plus remonté et affuté que sur la tournée avec CAVALERA CONSIRACY, headbangant comme si sa vie en dépendait et haranguant le public avec sa délicatesse habituelle...
http://www.youtube.com/watch?v=AL7pYK_k0WY
Nous terminons donc la journée devant THE KILLERS qui délivre un concert sympathique devant un parterre de main stage correctement rempli, sans pour autant verser dans l'overbooké... Le groupe balance ses tubles tels "read my mind", "when we were young", Somebody told me" ou encore l'ultra accrocheur "Mr Brightside" à un public tout acquis à sa cause, dans une excellente ambiance à nouveau...
http://www.youtube.com/watch?v=5Hos8Bbpzk8&feature=related
Voilà donc qui referme cette première journée, étant donné que nous ne campons pas sur place, les 80 kms qui nous séparent de nos chez nous nous paraissent déjà bien longs...
La suite et le meilleur à suivre...
