Recueil morbide-octavion-Malefice-petroïska larma- kronos-klone-imp9mm-benighted-massive charge- hacride- blockheads – aborted- samael
Samedi 27 Octobre 2007- Salle Valcourt TOUL
Troisième année consécutive pour le CCM Fest à Toul, et comme d’habitude, une affiche énorme, éclectique, 10h de métal non stop pour
18€. Deux scènes, une pro, une pour les plus petits groupes.Alors que demande le peuple ? Petit tour d’horizon :
15H30-16h : Recueil Morbide
Eux-mêmes l’avouent : ça ne sera pas facile d’ouvrir le festoche à une heure pareille. Ma pizza à peine digérée, je me précipite vers Recueil Morbide qui commence à balancer ses premiers riffs qui tâchent à une assemblée encore éparse. Car en à peine une demi-heure, les bouchers emmenés par Mickey vont littéralement assomer la salle avec un death ultra méchant, lorgnant même parfois vers des contrées grind. Une demi-heure donc de sauvagerie à l’état pur et dur, et un groupe visiblement fier de jouer ici. Un set sans faute ! Ca commence bien pour une mise en bouche.
16H05-16H25 : Octavion
Parfois, on a peur rien qu’en voyant la dégaine d’un groupe. L’habit ne fait pas le moine, qu’elle me disait ma mamie. Car là, voilà un gratteux avec une ceinture où le nom du groupe défile sur un petit écran (un peu comme les fashions, mais en pire, ou comme quand on attend son tour à la charcuterie), une basse qui s’illumine dans le noir, un peu à la Limp Bizkékette. Ouille !:? C’est donc Octavion qui foule les planches. Un parterre de fans attend devant eux, prêts à leur bouffer au creux de la main. Serai-je à la dêche ? je ne connaissais même pas l’existence du groupe ! En fait, les Lorrains pratiquent un électro-indus métal assez musclé au niveau des riffs. Apparemment, le biberon a été rempli à coup de Rammstein, Punish Yourself et on peut même parfois penser à du Pain en moins bien pour les passages électro. Par contre, là où ça fait mal, c’est quand Octavion plonge tête baissée dans la tambouille néo bas de gamme avec un chant assez agaçant. Sinon (et à en voir les fans), on a affaire à un groupe taillé pour la scène, qui sait communiquer avec le public et le faire bouger. Amateur, à revoir et très bon point.
16H30-17H : Malefice
Vache, une fois de plus , l’asso Le Lien m’impressionne. Pas une seule SECONDE de retard !! Du jamais vu, certains devraient en prendre de la graine. Ach, ça se foit qu’on près de la Deutschland ! Orga au poil, c’est donc les thrasheurs de Malefice qui viennent nous foutre la branlée du 4H.
Et ça commence vite et fort ! Les Anglais, ravis de jouer ici, s’adressent constamment au public, et dans la langue de Molière siouplait. Un thrash très moderne pour les riffs aiguisés et rapides, avec une voix beuglante et parfois de gros mosh part bien lourd. Thrashocore, metalcore, thrash death, appelé ça comme vous voulez, Malefice regroupe des influences allant de The Haunted, à Unearth, en passant par Dew Scented. Venus fièrement défendre leur dernier skeud en date « Entities » les Britanniques s’en sortent carrément avec les honneurs, et installent la furie dans le pit, notamment avec un circle pit ordonné par le chanteur Dale. Sévère et une bonne baffe.
17H05-17H25 : Petroïska Larma
Blague du jour.
Je serais bien tenté de résumer ces 20 minutes d’horreur par ces trois mots, mais je vais être indulgent. « Metal arrach’o core », dixit le myspace du groupe. Ca promet ! Alors voilà que débarquent les joyeux lurons, casquettes vissées sur le crâne, baggys et teeshirt rayé. Et là, premiers riffs, ultra simplistes, batterie minimaliste, 2 chanteurs qui se partagent la lourde tâche de…ben de baragouiner. Un chant hardcore aigu et immonde, aucune présence scénique, faisant même parfois dos au public en se parlant entre eux. Du rien. Voilà, on ne retient rien de ce set qui se déroule devant une dizaine de personnes très polies. Le pire, c’est quand les chansons dérivent vers du rap (oui oui, vous avez bien entendu) avec son chant caractéristique et une caisse claire qui se contente de jouer merdiquement. Tout le monde se regarde hébété en entendant ça, tout le monde part, tout le monde se précipite vers la bière. Ouais, faut noyer son chagrin dans l’alcool. Du « lol metal » comme j’ai rarement entendu.
17H30-18H10 : Kronos
Kronos. A vrai dire, je suis presque venu exclusivement pour eux. Avec une tuerie comme The Hellenic Terror, dernier album en date, c’était évident que les bouchers allaient nous mettre la raclée. Et bon dieu, Kronos remporte la palme du meilleur set ce soir (avec Benighted ex-æquo) avec un public complètement déchaîné. Un bordel inhumain ou surhumain, à choisir. Du brutal death archi carré, avec des rythmiques qui te plaquent au sol comme Chabal, des musiciens agités qui ne cessent d’haranguer le public en montant sur les tables qui séparent la fosse de la scène. Et vas-y que ça slamme et que ça bouge de partout. Mike a visiblement quatre bras vu comme il tabasse ses fûts et ô miracle, absolument TOUS les solos sont réussis à la perfection. C’est bien la première fois que je vois un groupe de brutal death aussi précis et sans erreur. La fosse devient une fournaise, et le public est fidèlement à la merci de la bande à Kristof. Ca change carrément de la grosse blague de tout à l’heure.
Pas besoin de dire que les morceaux de Colossal Titan Strife et du dernier opus passent comme papa dans maman, un réel bonheur avec du matraquage dans les règles de l’art. Point d’honneur du gig : un rappel après avoir été acclamés par un pit en furie. Kronos, le titan de la soirée !:):):)
18H30-19H : Klone
Lourde tâche que de passer après Kronos et une petite pause de 20minutes, pause binouz bien entendu. C’est donc le tour des Pictaves de Klone (c’est pas une insulte bande d’incultes, c’est les habitants de Poitiers) d’essayer de nous en mettre plein la vue et les oreilles. Malheureusement, on en restera au plein la vue. Car même si Klone est parfait scéniquement parlant, il n’empêche que leur gros métal moderne et criard devient monotone au fil des morceaux. Influencés selon eux par Messhuggah, Opeth ou encore Tool, les gars s’en sortent plutôt bien grâce à un jeu très précis mais la sauce ne prend pas. Les riffs bien lourds, mais pas franchement incroyables, mêlés à la voix parfois gojiresque du chanteur. Bof, bof.
Faudra aussi juste m’expliquer pourquoi il y’a un type sur scène qui souffle dans un tuyau relié à des bitogniaux électroniques.
19H05-19H25 : Imp 9mm
Retour sur la scène découverte pour Imp 9mm. Ah, groupe de mon adolescence quand je bougeais encore mon ptit cul dans un grand baggy et un teeshirt KoRn. A l’époque, le groupe était bien entendu dans la mouvance néo métal et passait bien régulièrement en Lorraine. Et là, petit est devenu grand, mais grande est la déception aussi. Pas vraiment du groupe en lui-même, bien qu’on ne joue pas très bien ce soir, mis à part Jem’s qui s’en sort grâce à son matraquage de fûts. Mais aucun son de guitare, forcément ça fait tâche et ça plombe tout le set. Nous voilà donc en face d’un combo batterie / basse, puisque le chanteur est quasi inaudible et pas franchement agité. Un set qui paraît maigre et aussi long que les dreads de Nico. A écouter peut-être sur leur myspace si vous n’êtes pas allergique à la propagande anti droite, anti sarko, anti gouvernement, anti patrons, anti tout. Bref, si l’âme d’un anarchiste rebelle en pantoufle sommeille en vous.
19H30-20H10 : Benighted
Dur dur de se trouver une place tout devant la scène principale puisque la majorité du public a lâché entre temps Imp 9mm pour se faufiler à Benighted qui fait ses derniers réglages entre deux gorgées de Jack Daniel’s. Et là, deuxième giga baffe de la soirée. Icon fraîchement déposé dans les bacs, les nerveux vont absolument tout défourailler et vont asseoir une réputation scénique indiscutable. Eric s’amène en teeshirt rose horrible et un short qui sort des entrailles de la 1ere guerre mondiale, Liem et Julien sont même pieds nus et c’est parti pour 40 minutes de métal extrême, de gros uppercuts dans les mâchoires. Entre le dernier skeud et l’énorme Identisick, les pépites de death grind s’enchaînent avec un son étonnamment clair et puissant, et derrière une batterie qui blaste sans aucun répit.
:o
Le mieux, c’est sans conteste la communion avec le public : Benighted provoque le public et ne cesse de lui hurler de se bouger encore plus, de se taper, se rentrer dedans, pogoter et foutre le bordel sur le devant de la scène. Du coup, pendant le morceau « Identisick », une dizaine de fous furieux montent sur les tables (en brisant même une en deux), slamment à tout va. Même un mec de Kronos viendra taper le slam suite à une dédicace le concernant. De la folie à l’état pur où le pit devient une lutte pour garder ses chaussures et pas se prendre une rangers en pleine face.
Dommage qu’il n’y ait pas eu « Sex Addicted » mais, faudrait quand même se plaindre après un pareil set. Groupe de la soirée avec Kronos et de très loin !
:):):)
20H15-20H35 : Massive Charge
Vous reprendrez bien un peu de grind milady ? Assurément !
Tant qu’à faire, poursuivons dans la lancée « jtetabasselagueule » avec les gars bien d’chez nous de Massive Charge qui rejoignent la scène découverte, malheureusement un peu désertée par le public qui a les crocs. Rien à foutre, c’est parti pour vingt minutes de grind furieux, à la croisée d’un Napalm Death et d’un Brutal Truth. Du blast à tout va, des riffs très basiques mais joués à mille à l’heure, faisant headbanguer quelques rares survivants de Benighted. Dommage que le public ne soit pas très au rendez vous, car ça décolle quand même quelques molaires même si l’ajout d’une deuxième guitare n’aurait pas été de refus ! Très bon !
20H40- 21H20 : Hacride
Direction la scène principale pour ce qui sera, pour moi le dernier groupe de la soirée puisque je dois me sauver après, c'est-à-dire Hacride. Et là que dire ? Un son monstrueux, pas assez cristallin au début pour comprendre toutes les subtilités de leur jeu mais qui s’améliore nettement ensuite, avec un chanteur très en voix et qui assure à 1000%. De grosses rythmiques saccadées et très messhuggesques dans le style, avec un jeu de batterie technique et tarabiscoté. Spécial donc ; Hacride reste quand même un groupe difficile d’accès, surtout quand il se met à jouer son dernier bébé Amoeba. Mais les Pictaves (oui oui tout Poitiers est réuni ce soir) écrasent lourdement son public avec des morceaux très pachydermiques et qui, si l’on écoute toutes les finesses dans le jeu, sont vraiment admirables et magnifiques. Les ambiances, les lights, la fumée, et les basses qui vibrent dans vos tripailles, tout ça forme un set archi carré et professionnel. Dommage pour ceux qui n’aiment pas ou qui préfèrent se ruer sur la bière, Hacride a délivré une très bonne performance. J’en ai encore ce dernier riff à la Gojira, inlassable, celui de la fin du gig, qui reste scotché dans ma mémoire. Ouah…
Le reste, je n’aurai malheureusement pas l’occasion de le voir, car Aborted : déjà vu y’a deux semaines, Blockheads, pareil et Samael, déjà vu aussi. Dur dur, mais ainsi va la vie.
Un immense bravo à l’orga, qui une fois de plus a mis tout le monde sur le cul grâce au prix très raisonnable de la bière, et de la place. Qui a aussi filé des boules quiés à tout le monde, tout comme les alcootest gratos. Des stands de disques, de fringues, des musiciens affables et très humains, disponibles et sincères. Un festoche terrible qui a rameuté une bonne partie de la Lorraine ahah ! Merci CCMfest, et à l’an prochain !
