Evile / Warbringer / The Fading / Godslave
Dimanche 31 Janvier 2010 / Garage (Sarrebrück, Allemagne)
Sors ton bandana, ta veste à patchs Kreator, tes vieilles chaussures montantes et tes futes serrés l’ami. Ce dimanche soir, c’était le revival du Thrash qui venait braver le froid polaire Allemand.
Les hostilités auront lieu dans la « Kleiner Klub », comprenez la petite salle du Garage, qui doit faire rentrer à peine 70 pékins, 50 ce soir vu la corpulence de certains barbus.
Surprise dès le début, un groupe s’est rajouté à l’affiche. Ce n’est pas The Fading qui débarque sur scène, mais les locaux de Godslave, sur fond de la Marche de l’Empereur, de Star Wars. Les thrasheurs allemands qui ont cinq titres pour convaincre la foule patchée bien attentive. Ceux qui jouent en terrain conquis (ils habitent Sarrebrück) envoient une petite purée bien sympathique, à la croisée entre Destruction et Overkill, et du ‘toukatouka’ de batterie en veux-tu en voilà. Grosse surprise aussi, le batteur qui assure un max s’avère être…un jeunot de 15 ans ! Wow, thrash ‘til death, mais thrash since you’re born surtout. Classieux !
Les Allemands, c’est toujours carré de chez carré. Alors, à 20h pile, après des balances-éclair, ce sont les Israëliens de The Fading qui foulent les planches, tout sourire d’ailleurs. Pour rappel, The Fading a gagné le Metal Battle 2008 pour avoir le privilège de jouer au Wacken. Et après deux EPs en 2006, ces messieurs sont venus défendre leur prochain album sur cette tournée. Bref !
Si dès le début, leur musique ne me dit rien qui vaille, force est de constater que ces mecs sont forts. Très forts. Et on se prend vite au jeu. En fait, The Fading n’est ni tout à fait du thrash, ni tout à fait du death mélo’, ça pioche un peu dans les deux styles, mais leurs riffs sont purement excellents, façon missiles dans ta face. De grosses accélérations thrashy, suivies de petits breaks en mode death mélo’ mais pas mièvre, comme les tonnes de merdes que l’on entend dans ce style de chochottes. Le frontman Ilia est charismatique et semble plus que ravi d’être là, haranguant sans cesse le parterre d’headbangers. (et clin d’œil au passage, s’intéressant de plus en plus à mon amie !). Le magazine Kerrang !parlait de « perfection » pour décrire le groupe. Je n’irai pas jusque là, mais bon dieu quelle claque ! A revoir.
Et puis soudain… L’Erection, avec un grand E. Parce que je me rends compte que je vais enfin voir Warbringer. Les ricains font partie de cette fameuse vague thrash revival. Celle où certains vieux (cons ?) blablatent et polémiquent, pour savoir si ces djeunz qui jouent du thrash old school des années 80 ne sont que des petits abrutis, profitant de la mode. Le débat restera là où il doit rester (dans mon cul), parce que ce soir, bordel, c’est la guerre qu’est venue déclarer Warbringer ! Du thrash, du thrash, du thrash, du riff à la bombe, de la batterie qui t’éclate la gueule à coups d’obus, et un chant ravagé et ravageur d’un John au tee-shirt Demolition Hammer qui semble mi-taré,mi-drogué.
Les « Living in a Whirlwind », et « Systematic Genocide » atomisent le public et sont de pures petites bombes. Mais le moment intense, c’est d’abord la « Total War » qui est introduite par un « totaaaal fuckiiiiin’ waaaaar » hurlé, et le dernier titre « Combat Shock » qui est faite pour broyer toutes les cervicales du monde.
Seul bémol, un public carrément mou qui ne sait que headbanguer… J’aurais pensé à un pit infernal, où tout le monde sortirait en sang, vu le style pratiqué mais tant pis. Mes tentatives de bordel dans la fosse n’auront rien donné. Pour le reste, Warbringer est venu, a vu, a vaincu. Mes oreilles auront enfin connu Hiroshima, et j’en reste encore avec le sourire jusqu’aux oreilles.
Tout doucement, on approche de la fin du concert. La tête d’affiche de la soirée, vraiment attendue, arrive pourtant décontractée, pas de grosse tête ni rien, du tout, guitare au cou et sourire aux lèvres. Les Anglais d’Evile sont bien décidés à botter quelques culs ce soir. Mais Evile, c’est aussi autre chose. C’est aussi cette comparaison systématique avec Metallica. La presse spécialisée en a fait son credo, et finalement…ben ils n’ont pas tort. Détail qui ne trompe pas, chanteur et batteur ont le logo des Four Horsemen tatoués sur le bras. Et tout dans leur musique transpire Metallica. L’autre ressemblance, plus triste celle-ci, c’est cette douloureuse épreuve qu’ils ont dû traverser au début de leur carrière. Car Evile ont eux-aussi perdu leur bassiste. D’ailleurs, les British lui rendent hommage avant de lancer le set : une pensée pour Mike Alexander qui les a quittés pendant la tournée Amon Amarth récemment.
Le deuil passé, c’est à une grosse dose de thrash façon Metallica (ah oué ?) Megadeth que le public va avoir dans les dents.
« Bathe In Blood », « Now Demolition”, “Enter The Grave” ou encore le culte “Thrasher”, autant de titres qui déclenchent les headbang frénétiques, le public chante les refrains, et les riffs s’enchaînent, en mode uppercut dans le menton. Ol Drake branle son manche d’une façon déconcertante, avec des solis à faire pâlir n’importe qui, tandis que Matt s’occupe de la rythmique…façon James Hetfield arg !
Alors que le groupe avait prévu un rappel, « avec une chanson plutôt longue », il change ses plans et ressort un « Creeping Death » de qui-vous-savez de derrière les fagots et qui fait mal…très mal !
C’est en ayant épuisé toutes ses ressources au niveau du cou que l’on repart, heureux et plus que satisfaits. 13€ pour ce concert, c’est plus que du bonheur.
Et merde, avec tout ça… on ne peut conclure qu’avec le fameux : Thrash ‘till Death.
