j'ai donc loupé whyzdom que je souhaitais voir ,
Belle salle , environ 350 personnes je suppose, légèrement plus grand que la boule noire , c'est à peu près le format nouveau casino.
je me presse au bar histoire de zieuter la salle avec une bière à la main, un coca et une bière , je file le billet de 10, j'attends le type qui revient, on se regarde, il me dit c'est 10 ! (
- 
- :mdr: ) , il n'y avait quasiment personne avec des conso , j'aurai du me méfier ! c'est du grand n'importe quoi niveau business !! des tarifs lounge à la con sur un concert métal (enfin, "métal" sympho gentil tout plein hein)moyenne d'age élevée, le public est assez peu métal, il l'est bien sûr mais c'est entre deux eaux , on sent que les gens ici écoutent autre chose de nightwish à pourquoi pas radiohead. la moyenne d'age vient aussi peut être du public parisien, je pense qu'il y a plus d'anciens fans de rock-metal en age type 35-55 sur paris et susceptibles d'être culturellement encore actifs. D'où ma surprise d'entendre Charlotte qui prévoit encore une tournée en France pour finir sur Paris , ou j'ai mal compris. Je ne sais pas si le reste de la France sera réceptif, était-ce plein à Toulouse ?
En tout cas, ce métal mélodique semble rassembler plus que les tendances extrêmes qui peinent à faire venir les gamins. Ici le public a plus de 20 ans et vient au concert. Et je me demande d'où il viennent !! les hollandais et allemands de Paris ? le following de within temptation ? associé au peu de groupes de cette scène ayant oeuvré en France ?
Le concert a largement présenté le dernier album, et force est de constater que cela permet de construire un vrai set de 1h 30 équilibré en diverses ambiances, c'est du nouveau pour Delain. Un problème cependant : si cela équilibre l'ensemble, les titres du dernier album sont trop homogènes dans leur construction (ce qui pour moi le rend moins intéressant que lucidity, même si le calibrage et le savoir faire est plus fort) . Trop de démarrages carrés et forts pour retomber comme une feuille morte sur des couplets qui ont perdu les guitares en route.
Je n'ai rien contre mais l'aspect systématique est ennuyeux et on perd la force contenue dans des titres comme the gathering par exemple ou pristine. On a vraiment parfois le sentiment d'être face à des titres de variété, qui même bien exécutés, sont crispants.
Paradoxalement , ces passages permettent à la voix de Charlotte de se révéler, elle est repositionnée en "frontman" aussi bien au niveau de l'image qu'au niveau de la présence vocale. Et je pensais vraiment la voir se planter sur les lignes de chant sans soutien rythmique+choeurs fort, et c'est le contraire qui s'est passé , elle excelle sur les passage calmes et se retrouve parfois plus en difficulté sur le reste.
difficultés sur deux points : de vrai problèmes de justesse (sur une note ou deux dans les lignes de chant et nom en continu) qui ne sont pas résolus.
et des problèmes de timing, elle est calée sur le calme mais des écarts (en avance en retard) apparaissent sur les passages plus durs, ce qui n'est pas très grave mais a tendance à rendre l'ensemble moins carré, plus "blobesque", la prestation sur Frozen avait un effet flagrant : c'était mou (avec une légère baisse de forme sur la suite!
Un léger manque de "carré" ressenti à défaut d'être toujours tout à fait réel a pu également provenir du son de batterie trop raisonnant : casse claire type baril omo jusque "a day for ghost ", excellent, pendant lequel soit l'équilibre du mix a changé (en tout cas sur la caisse claire) soit la frappe était différente.
Le son était moyen au départ pour les raisons suivantes : batterie trop en avant , guitare et basse (!) en retrait , voix en avant et tant mieux (ça change du concert de la boule noire). L'ensemble s'est rééquilibré au milieu du concert. La mise en avant de la batterie a eu pour effet , notamment à cause de cette caisse claire , d'arrondir trop la musique avec en plus la guitare en retrait. Pour une fois le volume était ok, j'ai même pu enlever les bouchons régulièrement.
autre effet de la batterie en avant : la découverte plus évidente d'un batteur carré, mais aux parties vraiment trop simples parfois , de même que les parties du bassiste pourraient être un peu plus à la hauteur de ce qu'il sait faire, et sans aller dans la technique elle même, dans la présence sonore (par exemple comme un Tony Choy dans Pestilence). Le son de la voix était propre et en avant. La difficulté vient d'une voix somme toute sans coffre. Visiblement le son a été travaillé, choix de micro peut être, mais effets subtils qui donnent du corps.
L'évolution de l'aspect spectacle est flagrante, le groupe a bossé son positionnement sur scène et ça se voit, Charlotte a une maîtrise du public et un charisme encore plus fort, la progression dans ce domaine fait plaisir à voir, elle a de toute façon été continue, mais on sent ici qu'un pallier vers le professionnalisme a été franchi. Des efforts sont faits pour le spectacle, effets de fumée sympa, mais je n'adhère pas aux projections sur le côté de la scène (les plans des minis caméras sur la guitare sont amusants cela dit) celles ci n'apportant pas grand chose d'autre que des couleurs fadasses (et des AEC mortels !!).
Le tout donne un bon concert avec une communion parfaite avec un public ravi et un groupe visiblement heureux d'être là; le meilleur des trois concerts que j'ai vu du groupe. Je garde une vrai tendresse pour le concert de Lille ou je ne savais pas que j'allais voir Delain en première partie de Within (ni SUP
) et où j'ai découvert un groupe (dont j'appréciais la musique) complètement halluciné de jouer devant 2000 personnes avec une Charlotte ne sachant où mettre ses mains (dans ses cheveux la plupart du temps :mdr: ) et 6 personnes (il y avait un gratteux en plus) goutant chaque seconde du show.Maintenant , étant donné le niveau auquel prétend Delain, je suis moins enclin à l'indulgence sur certains aspects : il est indispensable que Charlotte cale sa justesse (ça ne pardonnera pas ) et son timing, pour permettre à l'ensemble du groupe de serrer encore plus les compos. Après, les compos en elles mêmes, question de goût mais attention à la bonne formule qui pointe son nez, et dont l'absence faisait la force de Lucidity.
