Eh non, pas de France-Irlande en direct ce soir pour moi, mais le premier gros concert de l’année scolaire. La tête d’affiche très réputée dans la région avait ramené beaucoup de monde, le Rockstore était plein aux trois quarts. Des gens variés, quelques dégaines Mansonesques et deux filles grimées en infirmières dont tout le monde se souviendra !
Je suis arrivé alors que HORD commençait déjà à jouer. J’avais plutôt apprécié leur passage au même endroit en ouverture de Fear Factory il y a 18 mois, et je pourrais me contenter de redire la même chose. Ces Nîmois proposent un Power-Metal direct, qui fait penser à Kaizen, PanterA (surtout dans l’utilisation ponctuelle de la guitare en lead) ou Hatesphere. Les riffs sont basiques, plus conçus pour faire jumper un public qu’apprécier une combinaison de notes originale. Il faut trouver la particularité dans les samples et arrangements qui sont utilisés pour les intros et souvent en cours de morceau, ils apportent quelque chose à la manière d’un Fear Factory ou de certains groupes scandinaves plus récents. L’emploi de vocaux clairs souligne cette inspiration Cyber Metal. Vraiment bon sur scène, le sextet devrait chercher à progresser sur l’écriture des morceaux qui sont efficaces mais manquant encore de personnalité tant les principales influences restent visibles.
MOSHPIT, c’est un nom qui serait assez débile pour un groupe de Metal, mais ce trio Montpelliérain ne se classe pas exactement là. En effet, pas de batterie car il s’agit d’un mélange de Punk-HC violent et basique avec de la Tek tendance marteau-pilon aliénant ! Une guitare, un chanteur principal et un ordi pour gérer les beats sous la direction d’un membre qui pousse lui aussi très souvent ses braillements pour assister son compère. Derrière eux, un mur d’images saccadées diffusées à grande vitesse suggèrent tout ce qui semble les scandaliser dans notre société post-moderne faite d’industrie, de consommation massive, drogues, expérimentation animale, exploitation sexuelle, etc… Classique, finalement. Vous l’aurez compris, Moshpit fait quelque chose de très agressif et rêche. Je n’ai pas tellement adhéré parce que je suis allergique au poum-tchak quel que soit le niveau de BPM. Mais ce dernier était assez varié pour accrocher pas mal de monde et une bonne partie de l’assistance s’est trémoussée le popotin à un moment ou l’autre durant le set. Montpellier est une ville bien branchée Tek, c’est connu, et le groupe s’est taillé un certain succès pour s’être vraiment donné.
PUNISH YOURSELF, enfin ! Prolifiques et présents partout à la fois, les Toulousains ont acquis en quelques années une énorme réputation et tout comme Gojira, ils ont été propulsés par le petit monde du Metal méridional dans le rôle d’ambassadeur de choc. La bande à Vx bénéficie d’un large following de fanatiques qui connaissent bien les morceaux et qui savent, à présent, à quoi s’attendre – et c’est pourquoi sont-ils venus ! Je regrette l’abandon des grilles qui donnaient un aura inquiétant au phénomène. Mais la performance y gagne en chaleur, le groupe se rapproche incontestablement de son public. Il y a donc du stage-diving (quels idiots s’imaginant qu’on les laisserait picoler à la sauvette à la bouteille de vodka de Vx !), et du slam auquel Vx s’est adonné plusieurs fois dont la dernière avec le micro ! Toujours aussi possédé, jeté, il se dégingande et entraîne vite la salle dans son délire de zombie sous méthadone, la sueur diluant peu à peu ces peinturlurages fluos déjà légendaires. Quel charisme macabre ! Et surtout, il a fait de vrais progrès : son chant typique si nasillard est devenu fluide, comme l’a prouvé le début du rappel a cappella (précédant un monstrueux « Primitive »). À noter qu’il ne s’exprime qu’en anglais tout au long du set.
Plus largement, P. Y. a franchement gagné en précision, il n’y a plus ces moments d’approximation instrumentale. Et en Metal, le gain de précision signifie aussitôt démultiplication de puissance ; c’est toujours trippant mais c’est aussi devenu dévastateur. La chorégraphie aussi est toujours présente, avec une danseuse qui est venue sur à peu près la moitié des titres, tantôt en pom-pom girl d’Halloween ou pour nous balancer des flocons artificiels à l’aide de deux petits canons. Mais son grand coup, qu’elle a répété plusieurs fois, était de se passer une scie à métaux sur le ventre recouvert d’un plastron métallique, envoyant ainsi des gerbes d’étincelle à plusieurs mètres !!!
La setlist a fait la part belle à « Sexplosive Locomotive » dont le public maîtrise bien les titres, ce qui a favorisé la grandeur du succès. Les excursions instrumentales de « Cult Movie » sont laissées de côté, c’est le Punish à l’ancienne, le Punish de toujours – ou presque – qui s’est livré ce soir. Punish Yourself est aujourd’hui devenu quelque chose de vraiment énorme que je recommande à tous ceux qui peuvent apprécier de près ou de loin le Metal Indus. Le phénomène est près à conquérir de nouveaux territoires.
Punish Yourself Moshpit Hord Montpellier 21 septembre
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Ce fut un concert vraiment sympa !
Quelques photos :
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A bientôt
Eric
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